Économie

Turquie-Maghreb : comment Ankara pousse ses pions

Depuis plusieurs années, les Turcs s’emploient à resserrer leurs liens avec Alger, Tunis et Rabat. Une stratégie d’autant plus cruciale que Recep Tayyip Erdogan a engagé son pays sur plusieurs fronts dans la région.

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Mis à jour le 2 septembre 2020 à 17:03

Le président turc Recep Tayyip Erdogan en visite à Tunis, aux côtés de son homologue tunisien Kaïs Saïed, le 25 décembre 2019. © AP/SIPA

Porte d’entrée du marché africain, le Maghreb n’est pas terra incognita pour la Turquie. Diplomatie, commerce, soft power… Le Maroc, et surtout l’Algérie et la Tunisie – jadis ottomanes – font depuis plusieurs années l’objet d’une attention particulière de la part d’Ankara. Ce désir d’instaurer un climat de confiance redouble aujourd’hui, alors que la Turquie défend ardemment ses intérêts et a plus que jamais besoin de soutiens.

C’est le cas en Syrie, où elle s’emploie à garantir sa frontière contre toute présence du PYD (indépendantistes kurdes). C’est aussi le cas en Libye, où elle se démène pour aider le président du Conseil Fayez al-Sarraj, dont la légitimité est reconnue par l’ONU, à triompher de celui qu’elle appelle le « pirate putschiste Haftar ». C’est enfin le cas en Méditerranée orientale, où elle envoie des navires prospecter dans des zones riches en gaz également revendiquées par la Grèce.

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Face aux critiques de l’UE, qui soutient Athènes, et aux rodomontades de l’Égypte, qui menace d’envoyer des troupes en Libye, Ankara s’efforce de convaincre l’Algérie, la Tunisie et le Maroc de la légitimité de ses actions, à défaut de les faire sortir de leur prudente neutralité.