Le 8 juillet, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, s’est entretenu par visioconférence avec trois de ses homologues : la Sud-Africaine Naledi Pandor, l’Égyptien Sameh Choukry et la Congolaise Marie Ntumba Nzeza, dont les pays forment la « troïka » de l’Union africaine.
Au menu de leur entretien, la feuille de route du deuxième sommet Russie-Afrique, qui aura lieu en 2022 dans un État du continent. L’organisation de ce sommet incombe au Forum du partenariat Russie-Afrique, que dirige depuis le 18 mai Oleg Ozerov, l’ex-numéro deux du département Afrique du ministère russe des Affaires étrangères (MID).
Covid-19 et nucléaire
Trois responsables russes se sont joints à la visioconférence : Anton Simanovski, le directeur adjoint de l’organisme de santé publique Rospotrebnadzor ; Alexeï Likhatchev, le directeur général de Rosatom, le géant du nucléaire, et Alexeï Grouzdev, le vice-ministre de l’Industrie et du Commerce.
La présence du premier répond à l’inquiétude des pays africains, qui redoutent que la pandémie de coronavirus ne les frappe plus durement dans les prochains mois. Ils sont plus de trente à avoir demandé l’aide de Moscou.
La présence des deux autres illustre la volonté de la Russie de renforcer sa coopération énergétique avec le continent, dans le domaine des hydrocarbures et du nucléaire.
Ligne pro-africaine
Le MID compte jouer un rôle clé dans le développement des relations commerciales avec le continent. Il coordonne désormais les actions de « l’Association de coopération économique avec les pays africains ». Créée en juin, celle-ci compte parmi ses membres des groupes russes tels qu’Alrosa (extraction de diamants), Rosatom, Transmashholding (construction de trains), ainsi que Gazprombank et l’institut de développement Innopraktika.
Enfin, Sergueï Lavrov a précisé à ses interlocuteurs la ligne diplomatique du Kremlin s’agissant du continent : « tout problème africain doit trouver une solution africaine ». Prônant la souveraineté des États et fustigeant le néocolonialisme des Occidentaux, il a souligné que la Russie militait pour qu’un Africain soit nommé au poste d’envoyé spécial des Nations unies en Libye, vacant depuis la démission, en mars, de Ghassan Salamé.