Félix Tshisekedi obtient la démission du ministre de la Justice en RDC

Célestin Tunda Ya Kasende a démissionné samedi. Son départ était exigé depuis plusieurs jours par le chef de l’État Félix Tshisekedi.

Célestin Tunda Ya Kesende, à Paris en septembre 2015. © Vincent Fournier/JA

Célestin Tunda Ya Kesende, à Paris en septembre 2015. © Vincent Fournier/JA

Publié le 11 juillet 2020 Lecture : 2 minutes.

C’est dans un costume noir, la cravate bien ajustée mais privé de son traditionnel chapeau, que Célestin Tunda Ya Kasende a officiellement annoncé son départ du gouvernement samedi 11 juillet. « Je suis venu rencontrer ce jour le Premier ministre, chef du gouvernement. J’ai eu à faire un examen personnel de la situation de l’heure pour lui remettre officiellement ma démission en tant que vice-Premier ministre, ministre de la Justice et garde des Sceaux », a-t-il expliqué.

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Réforme judiciaire

Sa démission était exigée depuis plusieurs jours par le président Félix Tshisekedi. En effet, l’ancien ministre avait envoyé une lettre au Parlement pour approuver les réformes judiciaires proposées par sa famille politique, le Front Commun pour le Congo (FCC, pro-Kabila), sans consulter préalablement le gouvernement. Cette démarche avait considérablement irrité Félix Tshisekedi qui avait alors dénoncé un manque de sincérité.

Depuis, l’examen à l’Assemblée nationale de la proposition de réforme judiciaire – initiée par le FCC et qui vise à renforcer les attributions du ministre de la Justice, a été suspendue.

Lors de son intervention vidéo, Célestin Tunda Ya Kasende a néanmoins revendiqué son  bilan à la tête du ministère de la Justice. Il est notamment à l’origine de l’enquête initiée en février dernier sur le programme des cent jours du chef de l’État. Cette dernière a conduit à la condamnation de Vital Kamerhe et d’autres responsables pour détournement et corruption.

« Je sais qu’il a été poussé »

Selon nos informations, Félix Tshisekedi a évoqué le cas de Tunda Ya Kasende en conseil des ministres le 10 juillet. Il a notamment assuré n’avoir aucun problème personnel avec le ministre qu’il a qualifié « d’intègre et dévoué ». « Je sais qu’il a été poussé », aurait ajouté le chef de l’État aux membres du gouvernement.

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Félix Tshisekedi a profité de cette réunion avec le gouvernement pour évoquer les désaccords persistants avec ses alliés du FCC. Selon les informations de Jeune Afrique, il a déploré le manque de sincérité et de dialogue au sein de la coalition. Il a notamment cité la réunion qui s’est tenue le 2 juillet avec son prédécesseur Joseph Kabila et à l’issue de laquelle il a été surpris d’apprendre que l’Assemblée nationale venait d’entériner la désignation contestée de Ronsard Malonda comme prochain président de la Ceni, sans que la question ait été soulevée lors de cet entretien de trois heures.

Devant les ministres, Tshisekedi a, toujours selon nos information, assuré avoir abordé le sujet avec Joseph Kabila lors de leur échange, sans que celui-ci ne l’informe de la démarche de l’Assemblée, où l’ancien président est majoritaire. Félix Tshisekedi a alors expliqué qu’il avait demandé à Joseph Kabila de tout faire pour « régler » cette question, ce que l’ancien président avait selon lui accepté. En conclusion de son intervention, Felix Tshisekedi a encouragé les membres de la coalition FCC-CACH à renouer avec le dialogue.

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