Un virus chasse l’autre. Alors que la pneumonie atypique ne tue plus que quelques personnes par jour, voilà que la « variole du singe » surgit en Amérique. Les médias n’en ont déjà plus que pour ce mutant variolique qui provoque fièvres et lésions cutanées. Le premier malade, une fillette de 3 ans, a été hospitalisé dans le Wisconsin, le 3 juin. Depuis, trente-sept autres personnes ont été contaminées par le virus. Toutes avaient été en contact avec des chiens de prairie, rongeurs eux-mêmes infectés dans des animaleries de l’Illinois par des rats de Gambie malades. Si cette éclosion virale est une première en Occident, de nombreuses personnes ont été contaminées en Afrique centrale et de l’Ouest ces dernières années. Au début des années quatre-vingt-dix, la République démocratique du Congo (RDC) a connu des flambées virales qui ont fait de nombreux morts. S’adaptant à son nouvel hôte, le virus s’est propagé directement de l’homme à l’homme à partir de 1997, année qui s’est soldée par 511 contaminations. En cas de malnutrition, un malade sur dix en meurt. Les Américains sont donc relativement peu concernés, ce qui explique qu’aucun malade ne soit décédé depuis le 3 juin. Après l’éradication de la variole traditionnelle dans les années quatre-vingt, les vaccins ont été suspendus pour cause d’effets secondaires létaux. Les populations sont donc aujourd’hui totalement démunies face à ce mutant viral contre lequel il n’existe aucun traitement. Les chercheurs américains planchent depuis peu sur un nouvel antiviral qui « n’est pas le remède miracle », à en croire le chercheur français Vincent Debel de l’Institut Pasteur. « Ce virus d’origine animale se propage depuis longtemps dans les populations d’Afrique », rappelle le scientifique. Les laboratoires occidentaux sont plus prompts à chercher des remèdes quand les virus, ne se contentant plus de franchir la barrière de l’espèce, se mettent à franchir les océans.
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