Culture

Bande dessinée : une mer entre Bilal et Léa

Avec son nouvel album, « Ce qui nous sépare », l’autrice-dessinatrice Hélène Aldeguer explore l’intimité difficile d’un couple « mixte ». Sans s’émanciper des clichés.

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Mis à jour le 2 juillet 2020 à 10:19

« Ce qui nous sépare » de Hélène Aldeguer, est paru aux éditions Futuropolis (108 pages, 18 euros). © EDITIONS FUTUROPOLIS

Il s’appelle Bilal, il est tunisien. Elle s’appelle Léa, elle est française. Ils s’aiment, mais… Ce qui nous sépare est la nouvelle bande dessinée d’Hélène Aldeguer, déjà autrice aux éditions Futuropolis de l’ouvrage Après le printemps : une jeunesse tunisienne. Ici, elle explore dans un style épuré l’intimité d’un couple en train de naître… ou sur le point d’éclater, tant ce qui sépare des êtres n’ayant pas le même vécu peut se révéler mortel pour l’amour.

Position complexe

 

Une planche de « Ce qui nous sépare », de Hélène Aldeguer. © EDITIONS FUTUROPOLIS

Une planche de « Ce qui nous sépare », de Hélène Aldeguer. © EDITIONS FUTUROPOLIS

Bilal, qui a pu obtenir une bourse pour venir étudier en France, est tiraillé entre son pays d’origine, où est restée sa sœur, et l’Hexagone, où il doit affronter le racisme sous toutes ses formes. Qu’il soit direct ou plus insidieux, fruit d’une méconnaissance ou d’un manque d’attention à l’autre. Léa, elle, se trouve dans une position presque aussi complexe puisqu’elle est continûment coincée entre ses amis, sa famille, ses propres références et un homme qui ne sait pas forcément exprimer son ressenti autrement que par la fuite ou la colère.

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