Diplomatie : le docteur Ollivier et le patient libyen
Cet homme de l’ombre, qui veut remettre l’Union africaine au centre du jeu libyen, pense pouvoir relancer le processus politique grâce à ses réseaux. Et notamment sa Fondation Brazzaville.
Jean-Yves Ollivier est un homme insaisissable. Physiquement d’abord : toujours entre deux avions, deux capitales, deux continents, deux hôtels. Sa raison sociale n’est pas moins incertaine, qui fait de lui tour à tour un homme d’affaires, un médiateur, un collectionneur d’art, un diplomate officieux, voire, pour certains, un espion.
Maître-négociateur
Son rôle central dans la chute de l’apartheid (en 1991) et la libération de Nelson Mandela, lui, ne fait pas de doute, et a été salué par la plupart des grands acteurs de la crise entre l’Afrique du Sud et les pays voisins dans les années 1980, de Winnie Mandela au président congolais Denis Sassou Nguesso, dont il est devenu très proche au fil du temps. Il s’est ainsi taillé une solide réputation de maître-négociateur sur le continent, de l’Ouganda à la RDC en passant par le Soudan, via sa Fondation Brazzaville.
À 76 ans, il se penche depuis 2017 sur une autre crise africaine insoluble qui se déroule à l’autre bout de son terrain de chasse habituel, en Libye. Soutenu par le président sénégalais Macky Sall et encouragé par Denis Sassou Nguesso, président du comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, Jean-Yves Ollivier avait ainsi organisé à Dakar un round de discussions interlibyennes en mai 2018. Avec une méthode bien à lui : « Je n’avais pas communiqué la liste des invités aux participants, qui devaient me faire confiance », confie-t-il à JA.
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