Classement : les meilleurs projets d’infrastructures d’Afrique

Pour la première fois, un jury d’experts réuni par Jeune Afrique et Africa CEO Forum a sélectionné les réalisations les plus novatrices et les plus structurantes dans le domaine des transports et de l’électricité.

Vue aérienne de la centrale Noor I, près de Ouarzazate (Maroc) © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Vue aérienne de la centrale Noor I, près de Ouarzazate (Maroc) © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 21 juin 2018 Lecture : 4 minutes.

Vue de la centrale électrique de la Senelec de Bel Air, dans la zone industrielle de Dakar, le 14 septembre 2012 © Sylvain CHERKAOUI pour Jeune Afrique
Issu du dossier

Zoom sur les meilleurs projets d’infrastructures en Afrique

Pour la première fois, un jury d’experts réuni par Jeune Afrique et Africa CEO Forum a sélectionné les réalisations les plus novatrices et les plus structurantes dans le domaine des transports et de l’électricité. Présentation du palmarès 2018.

Sommaire

Habitué des grands rendez-vous internationaux, Ibrahim Assane Mayaki l’assure : « À chaque fois que je vais au G20, qu’on promet beaucoup d’argent pour les infrastructures africaines, à la fin la question est toujours la même : où sont vos projets ? »

Pour le secrétaire exécutif de l’Agence de planification et de coordination du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), comme pour l’ensemble des membres du jury des « Meilleurs projets d’infrastructures d’Afrique », il est indispensable pour le continent d’investir dans la capacité de préparation des dossiers.

Malgré une prise de conscience collective et une disponibilité de fonds, les financements en faveur des infrastructures africaines reculent depuis 2012

la suite après cette publicité

D’où un paradoxe : malgré une prise de conscience collective et une disponibilité de fonds, les financements en faveur des infrastructures africaines reculent depuis 2012, et le déficit en matière de financements a augmenté ces dernières années, atteignant désormais, selon de nouvelles estimations de la Banque africaine de développement, 70 à 110 milliards de dollars (94 milliards d’euros).

Sortir des discours abstraits

C’est pour sortir des discours abstraits et mettre en lumière les bonnes pratiques dans le secteur que Jeune Afrique Media Group a décidé de lancer la première édition de la compétition des « Meilleurs projets d’infrastructures africains » (en partenariat avec le cabinet d’avocats Bird & Bird).

26 dossiers de candidatures concernant 19 projets ont été soumis, représentant plus de 10 milliards d’euros d’investissements

En tout, 26 dossiers de candidatures concernant 19 projets (détaillés, faisant de deux à trois pages) ont été soumis, représentant plus de 10 milliards d’euros d’investissements. Tous sont suffisamment avancés dans leur process (le closing financier doit avoir partiellement ou totalement eu lieu en 2017), et certains sont même déjà achevés.

Initialement construite autour de trois catégories, la compétition a finalement été ramenée à deux (transports et électricité), seul un dossier ayant été reçu dans le segment « Infrastructures de télécommunications » (le projet de fibre optique CSquared, financé en 2017 à hauteur de 100 millions de dollars par IFC, Mitsui, Convergence Partners et Google).

la suite après cette publicité

>>> À LIRE – Internet : le coût des infrastructures reste trop lourd pour les opérateurs

« Il y a beaucoup d’argent dans les infrastructures de télécommunications, mais le cadre de régulation demeure assez pauvre, et ce n’est pas dans l’intérêt des entreprises opérant sur ce segment de se mettre en avant », a souligné un membre du jury pour justifier la rareté des candidatures dans ce domaine.

la suite après cette publicité

Rigueur, qualité, innovation

Les six membres du jury, tous fins connaisseurs des infrastructures, ont étudié au cours du mois d’avril les dossiers et sélectionné les trois meilleurs par catégorie sur la base des critères suivants :

• Rigueur et qualité de la conception technique comme de la structuration financière

• Caractère novateur et contribution positive à la sophistication du marché africain des infrastructures

• Répercussions en matière de croissance économique, de développement, d’emplois et d’intégration régionale

• Aspects environnementaux

L’agrégation des différents votes a permis ensuite de dégager un top 3 pour chaque catégorie, validé par l’ensemble du jury.

In fine, si dans le domaine des transports les dossiers arrivés en tête se sont assez nettement distingués, la bataille fut bien plus accrochée dans le secteur électrique, les trois candidatures victorieuses obtenant quasiment le même nombre de points, et les deux suivantes (la création du géant africain des énergies renouvelables Anergi et le dossier de centrale solaire Albatros au Mali) les talonnant de très près…

19 projets étudiés

En tout, ce sont 19 projets qui ont été étudiés par les membres du jury, représentant plus de 10 milliards d’euros d’investissements.

De l’extension du tramway de Casablanca à la réhabilitation des aéroports malgaches ou du système électrique mozambicain, en passant par l’agrandissement de l’aéroport d’Accra, la construction des centrales solaires d’Albatros Energy au Mali et d’Essakane au Burkina Faso, ou la fusion des activités de production d’électricité du nigérian Africa Finance Corporation et du sud-africain Harith General Partners, tous ces dossiers ont été jugés de bonne qualité par le jury.

« Ils représentent un bon échantillon en matière de projets d’infrastructures africains réussis ».

Un jury de haut niveau

Tas Anvaripour, directrice générale de Themis, est une experte du secteur : fondatrice d’Africa 50, elle a travaillé dans le domaine des infrastructures à la Banque asiatique de développement puis à la Banque africaine de développement.

Spécialiste depuis trois décennies des infrastructures, principalement à IFC, David Donaldson dirige la zone Afrique subsaharienne d’InfraVentures, le fonds de la Banque mondiale consacré au développement et à la structuration des projets d’infrastructures.

Avocat au barreau de Paris et du Cameroun de 1999 à 2005, Henri Epessé a rejoint la compagnie d’électricité camerounaise AES Sonel (aujourd’hui Eneo) en tant que directeur juridique et est, depuis le rachat de celle-ci par Actis, conseiller technique en affaires juridiques et stratégiques à la direction générale.

Ancien directeur Afrique de l’ouest de la banque de financement et d’investissement du groupe BNP Paribas, le Camerounais Moyo Kamgaing dirige depuis 2014 cette même activité au sein du groupe panafricain Ecobank.

Ancien secrétaire général adjoint de l’ONU et secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, désormais professeur d’économie à l’Université du Cap, Carlos Lopes est un observateur vigilant des grands projets d’infrastructures.

Ibrahim Assane Mayaki, ancien Premier ministre du Niger, est secrétaire exécutif de l’Agence de planification et de coordination du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad).

L'eco du jour.

Chaque semaine, recevez le meilleur de l’actualité africaine.

Image