Électricité : les meilleurs projets africains

Pour la première fois, un jury d’experts réuni par Jeune Afrique et Africa CEO Forum a sélectionné les réalisations les plus novatrices et les plus structurantes dans le domaine de l’électricité. Au palmarès 2018, HQ Power, au Rwanda, le projet de centrale éolienne du golfe de Suez, en Égypte, et la centrale solaire de Banqweulu, en Zambie.

Vue d’une centrale thermique du groupe Eskom en Afrique du Sud (image d’illustration). © Denis Farrell/AP/SIPA

Vue d’une centrale thermique du groupe Eskom en Afrique du Sud (image d’illustration). © Denis Farrell/AP/SIPA

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Publié le 21 juin 2018 Lecture : 3 minutes.

Vue de la centrale électrique de la Senelec de Bel Air, dans la zone industrielle de Dakar, le 14 septembre 2012 © Sylvain CHERKAOUI pour Jeune Afrique
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Zoom sur les meilleurs projets d’infrastructures en Afrique

Pour la première fois, un jury d’experts réuni par Jeune Afrique et Africa CEO Forum a sélectionné les réalisations les plus novatrices et les plus structurantes dans le domaine des transports et de l’électricité. Présentation du palmarès 2018.

Sommaire

1. HQ Power – Rwanda

À la différence du projet de transport ferroviaire et portuaire de Nacala, vainqueur dans la catégorie transports, le projet HQ Power n’a rien d’un mastodonte. Mais les 80 MW de capacité de la future centrale électrique rwandaise, située à Gisagara, dans le sud du pays, ne l’ont pas empêché de décrocher le premier rang des meilleurs projets d’infrastructures en Afrique dans la catégorie électricité. Et ce grâce à son côté très innovant, puisqu’il s’agit d’une centrale thermique à tourbe, la première du genre sur le continent.

Les promoteurs (Hakan Mining, Quantum Power et Themis) ont fait appel à l’expertise technologique suédoise et finlandaise pour monter ce projet, dont le closing financier a eu lieu au début de 2017 (pour 280 millions d’euros, dont 225 millions en dette levés à 80 % auprès d’institutions africaines) et dont la construction doit s’achever en 2019.

Un projet de taille plutôt modeste, mais des retombées économiques importantes pour le pays, de grandes répercussions environnementales et une véritable innovation au niveau technologique sur le continent » souligne Moyo Kamgaing

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Le projet permettra à la fois d’augmenter de 40 % la capacité électrique nationale et de substituer une ressource locale aux importations habituelles de fuel. « Pour synthétiser, je dirais : un projet de taille plutôt modeste, mais des retombées économiques importantes pour le pays, de grandes répercussions environnementales et une véritable innovation au niveau technologique sur le continent », souligne Moyo Kamgaing.

Soumissionnaire : Themis (promoteur)

2. Golfe de Suez 250 MW Wind IPP – Égypte

Localisé sur le golfe de Suez, en Égypte, à 300 kilomètres du Caire, le projet de centrale éolienne d’une capacité de 250 MW est développé par Engie, en consortium avec Toyota Tsusho Corporation/Eurus Energy Holdings Corporation et Orascom Construction. Il s’inscrit dans la stratégie égyptienne d’accroître la part des énergies renouvelables, alors que 86 % de l’électricité est produite à partir de centrales thermiques au gaz.

Ce qui est intéressant dans ce projet, outre l’aspect énergie propre, c’est aussi le couplage entre institutions financières de développement et banques locales, ce qui reste encore rare en Afrique », explique Ibrahim Assane Mayaki

Le pays vise 7 GW de capacité éolienne installés d’ici à 2020. « Ce qui est intéressant dans ce projet, outre l’aspect énergie propre, c’est aussi le couplage entre institutions financières de développement et banques locales, ce qui reste encore rare en Afrique », explique Ibrahim Assane Mayaki, secrétaire exécutif de l’Agence du Nepad.

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Sur les 400 millions de dollars du projet, 237 millions sont financés sous forme de dette, amenés par Japanese Bank for International Cooperation, Société Générale, Sumitomo Mitsui Banking Corporation (SMBC) et (pour les besoins en fonds de roulement de la société de projet) par l’égyptienne Commercial International Bank. Grâce au soutien du gouvernement, la durée du financement international atteint dix-huit ans. Le closing financier a eu lieu le 14 décembre 2017, et l’entrée en service est prévue pour le dernier trimestre de 2019.

Soumissionnaire : Engie (promoteur)

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3. Centrale solaire de Bangweulu – Zambie

Le projet de centrale de Bangweulu est le premier projet mené dans le cadre du programme Scaling Solar d’IFC (Groupe Banque mondiale). À la clé, un prix de l’électricité défiant toute concurrence : « Ce projet prouve la viabilité de l’initiative de la Banque mondiale, détaille Tas Anvaripour, avec un tarif extrêmement bas, à 6,02 centimes de dollar le kWh. » Henri Epessé insiste : « Cette initiative est probablement le projet solaire avec le prix au kWh le moins cher actuellement. »

>>> À LIRE – Énergie : des centrales solaires géantes et à bas coût sur les rails en Zambie

Promu par le spécialiste français des énergies renouvelables Neoen, avec le soutien de la société publique zambienne Industrial Development ­Corporation, le projet de Bagweulu constitue, selon IFC, le premier cas de réussite d’un processus transparent et concurrentiel pour un IPP dans les énergies renouvelables de la part d’un gouvernement subsaharien (hors Afrique du Sud). Représentant 59 millions de dollars d’investissement (dont 41 millions en dette), la centrale devrait être construite d’ici à un an.

Soumissionnaire : IFC (conseil du gouvernement et arrangeur principal)

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