Algérie : quand Ould Abbès frôlait l’exclusion du FLN

Si le secrétaire général du FLN, Ould Abbès, menace Baha Tliba et Abdelouahab Benzaïm d’une éventuelle sanction du parti, pouvant aller jusqu’à l’exclusion, il a lui-même vécu une situation similaire en 1994.

Une réunion du FLN à Alger, le 30 mars 2016, avec l’ancien chef du parti, Amar Saadani (à gauche), remplacé par Ould Abbès en octobre. © Sidali Djarboud/AP/SIPA

Une réunion du FLN à Alger, le 30 mars 2016, avec l’ancien chef du parti, Amar Saadani (à gauche), remplacé par Ould Abbès en octobre. © Sidali Djarboud/AP/SIPA

FARID-ALILAT_2024

Publié le 30 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

Silence dans les rangs. Le secrétaire général du FLN n’apprécie pas que ses ouailles sortent des clous. Et pour punir les brebis galeuses, il agite la menace du conseil de discipline et d’une éventuelle sanction, qui pourrait aller jusqu’à l’exclusion.

Deux hommes sont aujourd’hui dans le collimateur de Djamel Ould Abbès : Baha Tliba, ex-député et ex-vice président de l’Assemblée, coupable d’avoir lancé une initiative pour appeler le président Bouteflika à briguer un cinquième mandat, et Abdelouahab Benzaïm, sénateur du FLN, qui a demandé la démission de la ministre de l’Éducation nationale, mise en difficulté à cause d’une grève interminable.

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Menace d’une commission de discipline

Si Tliba fait profil bas, le sénateur refuse de plier. Il s’est même permis de défier Ould Abbès, sapant ainsi son autorité. « Est-ce que ce discours émane d’un responsable militaire s’exprimant dans une caserne ou est-ce celui d’un parti politique qui défend la démocratie et la liberté ? » s’interroge-t‑il.

Mais plusieurs semaines après que ces deux affaires ont éclaté, le patron du FLN n’arrive toujours pas à faire siéger cette fameuse commission de discipline. Ironie du sort, il a lui-même failli connaître un sort identique au milieu des années 1990, quand le FLN a quitté le giron du pouvoir pour rejoindre l’opposition.

Des discussions ont eu lieu pour prononcer l’exclusion de Ould Abbès du parti. Il devait l’être, mais la décision n’a jamais été prise », se souvient un membre du bureau politique

Un cas similaire en 1994

Nous sommes en 1994, deux ans après la rupture du processus électoral et la démission du président Chadli. Pour pallier l’absence d’une Assemblée élue, les autorités décident de créer le Conseil national de transition (CNT), dont les membres sont désignés par cooptation. Député de l’Assemblée sortante, Djamel Ould Abbès y siège, en dépit des recommandations de son parti de ne pas prendre part à cette « APN fantoche ».

Une commission de discipline est mise en place au sein des instances du FLN pour étudier le cas des dissidents dont celui de Djamel Ould Abbès, se souvient un membre du bureau politique. « Des discussions ont eu lieu pour prononcer son exclusion du parti, raconte-t‑il. Il devait l’être, mais la décision n’a jamais été prise. »

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