Musique : il est comment le dernier… Toto Bona Lokua ?

L’aventure a démarré en 2004 avec un disque simplement intitulé Toto Bona Lokua. C’était l’une des premières productions de ce salutaire label qu’est No Format!.

Bondeko, de Toto Bona Lokua, No Format!

Bondeko, de Toto Bona Lokua, No Format!

KATIA TOURE_perso

Publié le 24 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Treize ans plus tard, le trio formé par le Martiniquais Gérald Toto, le Camerounais Richard Bona et le Congolais Lokua Kanza reprend ses pérégrinations avec onze mélopées envoûtantes réunies sous le titre Bondeko – qui, en lingala, signifie « amitié » ou, mieux encore, « fraternité ». Les trois musiciens- (en)chanteurs n’auraient pas pu trouver meilleure dénomination pour cet album polyphonique enregistré l’an dernier, en cinq jours à peine. Le motif déjà largement exploité sur leur premier disque est ici cultivé à profusion, et l’osmose entre les trois artistes est franchement manifeste. Bondeko donne lieu à une conjugaison de timbres, d’harmonies et de rythmiques propres à l’univers de chacun de ces vétérans de la scène.

En parfaits vocalistes, ils usent chacun du caractère mélodique de leur(s) langue(s), sans artifices ni fioritures. Le créole nappé d’une soul onctueuse de Gérald Toto, le lingala à la teinte quasi religieuse de Lokua Kanza, le douala de Richard Bona saupoudré de folk, agrémenté de fines couches de rumba, voire d’un makossa à la rythmique modérée.

Les musiciens déploient en finesse un langage organique qui leur est propre, galvanisé par des jeux de cordes délicats et quelques salves boisées.

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Des langues qui parfois s’entremêlent et auxquelles viennent se greffer des vocalises percussives qui empruntent au terreau musical de l’Afrique centrale comme à celui de la Martinique.

On pense notamment au « Medicine Man » d’un certain Bobby McFerrin… Les musiciens déploient en finesse un langage organique qui leur est propre, galvanisé par des jeux de cordes délicats et quelques salves boisées.

« Juxtaposer, mélanger, superposer des voix, qui tournent telles des cercles, pour faire naître quelque chose, plus que des chansons, une ronde, une transe, une musique pour l’âme […]. Des voix libres, qui se croisent comme des fils et improvisent comme des instruments. Des voix pour parler mais sans texte, sans mots, sans structure de chanson », écrivait, en 2004, Laurent Bizot, directeur du label No Format!, à l’époque de l’éclosion du projet dont il porte l’initiative.

Remercions donc ce dernier pour la réunion de ces trois voix qui développent sur ce nouvel album un langage à la fois réel et imaginaire, donnant naissance à de véritables chansons à la verve mélancolique et onirique, dans un écrin de vibrations sonores et de savoureuses émotions.

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