Bpifrance met le cap sur l’Afrique

Avec ses solutions de crédit et d’assurance, la banque d’investissement s’impose comme un interlocuteur central pour les entreprises candidates à l’international.

Bpifrance © crédit service presse du site bpifrance.fr

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Julien_Clemencot

Publié le 4 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

Intérieur de l’agence de Orange Sonatel des Almadies à Dakar, le 25 novembre 2013. © Sylvain CHERKAOUI / JA
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Quel avenir pour les entreprises françaises en Afrique ?

Au début des années 2000, face à la compétition internationale, les entreprises françaises ont perdu de leur influence sur le continent africain. Aujourd’hui, elles semblent mieux comprendre les réalités africaines.

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«Les entreprises françaises ne doivent pas rater l’Afrique comme elles l’ont fait globalement avec l’Asie il y a vingt ans », prévient Pedro Novo, directeur des financements export de Bpifrance, la banque publique d’investissement créée en 2012. Le financier sait que la partie est loin d’être gagnée. Les PME hésitent très souvent à franchir la Méditerranée pour conquérir de nouveaux marchés.

Mais Pedro Novo demeure optimiste. « Nous sommes à la veille d’un big bang. Notre boîte à outils pour accompagner les entrepreneurs dans leur développement international fait de BPI un guichet intégré mariant financement et accompagnement », insiste-t‑il.

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S’implanter sur le continent

Depuis le 1er janvier, Bpifrance a par exemple intégré à ses services les garanties publiques à l’export que Coface proposait pour le compte de l’État depuis sa création, en 1946.

Actuellement, son offre principale est toujours le prêt de croissance international créé en 2013. Il a vu ses engagements grimper de 50 % l’an dernier pour atteindre plus de 700 millions d’euros, dont environ 100 millions à destination de projets menés en Afrique. L’année en cours devrait présenter des résultats identiques. Des fonds, plafonnés à 25 millions par projet, qui permettent de financer des frais d’installation à l’étranger, voire une acquisition. Ils facilitent également la levée de montants auprès des banques commerciales traditionnelles.

 Sur un total de 250 millions d’euros, la moitié concerne l’Afrique

Si ces engagements sont encore trop modestes, concède Pedro Novo, le banquier met aussi en avant le crédit export, qui, depuis 2015, offre aux entreprises exportatrices la possibilité de proposer des solutions de financement à leurs clients étrangers, et donc de conclure des ventes. « Sur un total de 250 millions d’euros, la moitié concerne l’Afrique », détaille Pedro Novo. Implanté en Alsace, Mecatherm, spécialisé dans les lignes de fabrication de pain, a ainsi pu vendre son matériel au Mozambique. La PME Contirep, qui construit des transformateurs électriques, a également profité de cette solution pour conclure un accord avec la société malienne Kama. Désormais, son partenaire Mamadou Sacko travaille directement avec Bpifrance pour structurer de nouveaux financements.

Fonds d’investissement franco-africain

La banque publique a aussi annoncé en janvier la création d’un fonds d’investissement de 77 millions d’euros pour une durée de dix ans en partenariat avec un pool d’investisseurs français et africains. L’objectif est d’accélérer la croissance de PME innovantes ayant des projets sur les deux continents. L’étude des premiers dossiers a débuté en juin. Si le dispositif n’a jamais été aussi complet, il reste maintenant à le faire mieux connaître.

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Pour ce faire, Bpifrance dispose d’environ 600 conseillers répartis sur l’ensemble de l’Hexagone, mais également d’un bureau en Côte d’Ivoire et prochainement de deux autres représentations au Kenya et en Afrique du Sud. Elle organise par ailleurs des roadshows sur le continent. Début octobre, une dizaine de PME seront embarquées à Abidjan puis à Tunis et à Nairobi à l’occasion des Rencontres Africa 2017, lancées par la fondation AfricaFrance. Plus de 2 000 entreprises africaines sont attendues, et parmi elles sans doute de bons contacts pour les patrons français.

Proparco, naturellement complémentaire

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« Nos ADN sont proches. Des occasions de collaborer avec la filiale de l’AFD vont se multiplier, notamment pour le financement des partenaires locaux » estime Pedro Novo

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