Vanille : « La spéculation gonfle artificiellement les prix »

Les cours de la vanille flambent. Le kilo de gousses de Madagascar, qui produit 80 % du marché mondial, est passé de 95 dollars en 2015 à 220 dollars aujourd’hui et pourrait atteindre 250 dollars dans les prochains mois.

Triage de la vanille à Madagasacar. © Daniel Goltrant/www.sambavanille.com

Triage de la vanille à Madagasacar. © Daniel Goltrant/www.sambavanille.com

Fiaferana Hary Mamy Razakarivoni

Publié le 1 juin 2016 Lecture : 1 minute.

Après quatre années consécutives de hausse, il n’est en effet pas prévu que la tendance s’inverse. Outre l’offre mondiale, qui peine à faire face à l’augmentation continue de la demande, les opérations de spéculation sur la vanille gonflent artificiellement les prix.

Mise sous vide problématique

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De nouveaux acheteurs sont apparus dans le secteur malgache. Dotés de moyens financiers importants, issus notamment du blanchiment d’argent lié au trafic de bois de rose avec la Chine, ils ont pour but de raréfier le produit pour en faire grimper les cours. La gousse est stockée sous vide avant d’être remise sur le marché au moment le plus opportun.

Le gouvernement de Madagascar a dû prendre en mars des mesures interdisant l’utilisation du sous-vide.

Les producteurs malgaches utilisent la même technique de conservation, très préjudiciable à la qualité des gousses. Cueillies le plus souvent immatures, leur taux de vanilline est trop faible, obligeant les industriels à acheter des volumes plus importants, ce qui contribue à l’envol des prix. Le gouvernement de Madagascar a dû prendre en mars des mesures interdisant l’utilisation, sous toutes ses formes et à tous les stades, du sous-vide. Cette montée spectaculaire des cours et les difficultés rencontrées par le premier producteur mondial stimulent l’intérêt des autres pays producteurs.

L’Inde a beaucoup planté en 2014, et son offre va croître significativement en 2017, une fois les plans arrivés à maturité. Sa production (100 tonnes en 2016) pourrait quadrupler en deux ans. Quant à la Papouasie-Nouvelle-Guinée et à l’Indonésie, elles prévoient également de fortes hausses de leurs productions. »

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