RD Congo : la lutte contre la sorcellerie, remède à la propagation d’Ebola

La lutte contre les croyances en sorcellerie constitue un des remèdes les plus efficaces à la propagation du virus d’Ebola, a assuré à l’AFP un élu de Bikoro, épicentre de la récente épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo.

Un virion de la fièvre hémorragique Ebola. © Frederick Murphy/AP/SIPA

Un virion de la fièvre hémorragique Ebola. © Frederick Murphy/AP/SIPA

Publié le 19 mai 2018 Lecture : 2 minutes.

« Pour enrayer la propagation de l’épidémie, il faut expurger de la tête des villageois que la maladie à virus Ebola est un mauvais sort jeté sur les villages », a déclaré à l’AFP le député Bavon N’Sa Mputu Elima, élu de Bikoro, à 600 km au nord de Kinshasa.

« De nombreux villageois sont convaincus que cette épidémie est provoquée par la sorcellerie qui s’abat sur leurs villages », a expliqué l’élu.

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L’épidémie a été particulièrement signalée à Bikoro (200.000 habitants) et, à 100 km plus nord, à Mbandaka, une ville de 1,2 million habitants.

« Ne sont contaminés par Ebola que des personnes qui sont visées par le mauvais sort jeté par des sorciers en colère. Si tu n’es pas concerné, il n’y a aucun souci à se faire », a répondu à l’AFP Mandela Bolunda, conducteur de taxi-moto à Mbandaka.

« Cette épidémie est un mauvais sort. C’est de la sorcellerie. Pour se protéger, il faut se tourner vers la prière », a déclaré à l’AFP, Albert Lokuli, fonctionnaire de l’État.

Des cas suspects des personnes présentant des symptômes de la maladie à virus Ebola sont régulièrement signalés dans les églises.

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En RDC, la majorité de la population vit dans la pauvreté. Pour faire face aux difficultés de la vie, de nombreux Congolais se sont tournés vers les églises à la recherche des miracles, de la guérison en cas de maladie et de la solidarité.

Dans le compte-rendu de sa réunion du 11 mai, le gouvernement provincial de l?Équateur notait que « trois cas suspects » étaient signalés à Mbandaka, « dont deux se trouvent à l’église du Temps de la fin » et « un cas typique à l’église Makapela » dans un quartier de la périphérie de la commune de Wangata.

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Vendredi, le gouvernement avait annoncé avoir activé le plan de riposte contre cette épidémie « de portée nationale et internationale » tandis que l’OMS a considéré que l’épidémie actuelle ne constituait pas une urgence de « portée mondiale ».

Dans son dernier bilan vendredi, le gouvernement a déclaré avoir enregistré 43 cas alors que l’OMS faisait état le même jour d’un total de 45 cas, dont 25 décès.

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