« Biens mal acquis » : Teodorin Obiang fait appel de sa condamnation en France

Condamné à trois ans de prison avec sursis pour s’être frauduleusement bâti un patrimoine considérable en France, le vice-président de Guinée équatoriale, Teodorin Obiang, a fait appel, a-t-on appris vendredi auprès de son avocat.

Teodoro (Teodorin) Nguema Obiang Mangue, en janvier 2012. © ABDELHAK SENNA/AFP

Teodoro (Teodorin) Nguema Obiang Mangue, en janvier 2012. © ABDELHAK SENNA/AFP

Publié le 3 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Deux des 11 véhicules appartenant à Teodorín Obiang saisis par la justice suisse, dans la zone de fret de l’aéroport de Genève, jeudi 3 novembre 2016. © Laurent Gillieron/AP/SIPA
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Procès des biens mal acquis : un verdict historique

Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président de Guinée équatoriale, a été condamné vendredi 27 octobre par la justice française à trois ans de prison et 30 millions d’amende avec sursis. Retrouvez tout ce qu’il faut savoir sur ce dossier historique.

Sommaire

Le recours a été déposé vendredi, a indiqué Me Emmanuel Marsigny à l’AFP. Le fils du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema avait été condamné le 27 octobre par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende avec sursis, à l’issue du premier procès dit des « biens mal acquis » devant la justice française. La justice avait également ordonné la confiscation de l’ensemble des biens saisis, dont un somptueux hôtel particulier avenue Foch à Paris. Teodorin Obiang ne s’était pas présenté lors de son procès.

A l’annonce du jugement, sa défense avait dénoncé une « décision militante » et promis d’ »examiner tous les recours possibles ».

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Des sommes blanchies estimées à 150 millions d’euros

L’enquête, ouverte après des plaintes des associations Sherpa et Transparency International, avait mis au jour l’ampleur du patrimoine de Teodorin Obiang. Objets d’art, voitures de luxe, ou cet hôtel particulier de 101 pièces, avec hammam et discothèque, décoré de marbre et pourvu de robinets recouverts d’or…

Un train de vie très éloigné du quotidien de son petit pays pétrolier du golfe de Guinée, où plus de la moitié des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

Teodorin Obiang, 48 ans, n’ayant eu de cesse de contester la légitimité de la justice française, le tribunal avait rappelé qu’il était compétent, car il a jugé « l’infraction de blanchiment commise en France » par le dignitaire dans son intérêt « personnel » et non « des faits commis en Guinée équatoriale » dans « l’exercice de ses fonctions ». Les sommes blanchies en France sont estimées à 150 millions d’euros.

Procédures lancées en 2010 en France

Dirigée depuis 1979 par Teodoro Obiang Nguema, qui détient le record de longévité au pouvoir en Afrique, la Guinée Equatoriale a contesté ces poursuites françaises devant la Cour internationale de justice. Dans l’attente de l’issue de cette procédure, l’hôtel particulier de l’avenue Foch, présenté comme des locaux diplomatiques, ne peut être confisqué.

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Teodorin Obiang est le premier dignitaire à être jugé dans le cadre des procédures dites de « biens mal acquis » lancées en 2010 en France.

La justice française enquête également sur les patrimoines édifiés en France par des proches de Denis Sassou Nguesso (Congo), du défunt Omar Bongo (Gabon) ou encore du président centrafricain déchu François Bozizé.

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