Soudan : l’ONU déplore la baisse des financements pour l’humanitaire

L’aide financière internationale pour le travail humanitaire au Soudan devrait baisser cette année en dépit de l’allègement des sanctions américaines, a déploré la coordinatrice humanitaire de l’ONU pour ce pays.

Des réfugiés sud-soudanais, qui ont fui les combats entre rebelles et forces gouvernementales, sont installés dans un camp administré par la Croix-Rouge soudanaise, le 26 janvier 2014 dans la région du Kordofan-Sud, au Soudan. © AFP

Des réfugiés sud-soudanais, qui ont fui les combats entre rebelles et forces gouvernementales, sont installés dans un camp administré par la Croix-Rouge soudanaise, le 26 janvier 2014 dans la région du Kordofan-Sud, au Soudan. © AFP

Publié le 19 février 2017 Lecture : 2 minutes.

« J’ai bien peur qu’il y ait une baisse du financement » alors que plus de trois millions de déplacés ont besoin d’aide et que la malnutrition continue d’être un problème majeur, a dit Marta Ruedas lors d’un entretien avec l’AFP à Khartoum.

En 2016, les Nations unies ont récolté plus de 55% sur près d’un milliard de dollars qu’elles réclamaient pour aider 4,6 millions de personnes au Soudan.

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Le plan humanitaire pour 2017 prévoit d’aider environ 3 millions de personnes et un appel à des financements moins importants, a indiqué Mme Ruedas, sans pouvoir donner un chiffre.

La baisse des financements est d’autant plus regrettable qu’elle survient au moment où l’acheminement de l’aide s’est amélioré ces derniers mois, selon la responsable onusienne.

Après de longues années de blocage, souligne-t-elle, les travailleurs humanitaires peuvent aujourd’hui entrer au Darfour, où les violences entre forces gouvernementales et rebelles ont fait depuis 2003 au moins 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés d’après l’ONU.

Mais dans les régions du Kordofan-Sud et du Nil Bleu, qui restent des zones interdites, des centaines de milliers de personnes sont toujours privées d’aide humanitaire.

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« Il s’agit pourtant d’une grande population qui a des besoins en matière alimentaire, médicale (…) », regrette Marta Ruedas. « Il n’y a eu aucune vaccination (…) et il y a ainsi bien sûr le risque d’une épidémie ».

L’amélioration de l’accès de l’aide humanitaire a été un des facteurs qui a poussé l’ex-président américain Barack Obama à décider d’alléger en janvier les sanctions américaines contre le Soudan.

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Depuis, les donateurs « ont généralement une vue plus positive de la situation » au Soudan, se félicite Mme Ruedas.

Mais comme nombre d’autres pays, le Soudan est victime de la baisse « de l’ensemble des financements à destination des Nations unies pour l’aide humanitaire et l’aide au développement », explique la responsable.

Et les inquiétudes ont augmenté ces derniers temps après des informations de médias américains selon lesquelles l’administration de Donald Trump étudiait la possibilité d’une baisse de 40% dans le financement américain des agences de l’ONU.

« Toute diminution du financement américain (…) aurait un impact significatif sur des millions de personnes dans le besoin » au Soudan, a averti Mme Ruedas.

Les Etats-Unis sont en effet le plus grand donateur du pays, avec plus de 270 millions de dollars en assistance humanitaire en 2016.

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