JO 2016 : l’étau se resserre sur le Comité olympique kényan après les faux-pas de Rio

L’étau s’est resserré sur le Comité olympique kényan (NOCK) après la promesse du gouvernement de faire la lumière sur une série de scandales et faux-pas d’officiels aux jeux de Rio: trois de ses plus hauts responsables ont été arrêtés et ses bureaux perquisitionnés.

Pour Ezekiel Kemboi comme pour le reste de la délégation kényane, les Jeux de Rio ont été difficiles à vivre. © David J. Phillip/AP/SIPA

Pour Ezekiel Kemboi comme pour le reste de la délégation kényane, les Jeux de Rio ont été difficiles à vivre. © David J. Phillip/AP/SIPA

Publié le 27 août 2016 Lecture : 3 minutes.

Après avoir annoncé jeudi la dissolution du NOCK, les autorités kényanes semblent de la sorte vouloir enfoncer le clou en dépit des protestations de cette organisation, qui a rappelé dépendre du Comité international olympique, et non du gouvernement kényan.

La police a commencé par interpeller vendredi le secrétaire général du NOCK, Francis Paul, avant d’arrêter son adjoint James Chacha et le chef de mission à Rio, Stephen Arap Soi, tous deux cueillis à l’aéroport de Nairobi dans la nuit de vendredi à samedi alors qu’ils rentraient des jeux.

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Les trois hommes sont détenus dans un commissariat du nord-est de Nairobi et devraient être officiellement inculpés lundi, selon une source proche du dossier.

Le Département des enquêtes pénales (DCI), chargé d’enquêter sur la gestion de l’équipe olympique et le vol présumé de tenues sportives officielles, a continué avec la perquisition samedi matin des locaux du NOCK à Nairobi, lesdites tenues, destinées aux athlètes kényans pour les jeux de Rio, auraient été retrouvées.

« Plusieurs dizaines de caisses en carton contenant des tenues sportives ont été retrouvées », a déclaré à l’AFP une source policière.

Lors de la cérémonie d’ouverture, les athlètes kényans ne portaient pas tous les mêmes tenues, car une partie d’entre elles n’aurait jamais été remise aux sportifs.

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Démission du ministre des Sports réclamée

Le gouvernement kényan avait ordonné le 18 août l’ouverture d’une enquête, notamment sur le vol présumé de ces tenues et la présence dans la délégation d’officiels aux fonctions obscures, vraisemblablement désireux de passer quelques jours tous frais payés du côté de Copacabana.

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De nombreux cafouillages administratifs ont également accompagné la campagne olympique: lors du départ de l’équipe depuis l’aéroport de Nairobi, aucun billet d’avion n’avait été réservé pour le champion du monde du lancer du javelot Julius Yego, finalement médaillé d’argent à Rio.

Dans une tentative apparente de détourner les foudres le visant pour la gestion chaotique de l’équipe olympique, le ministre des Sports Hassan Wario avait annoncé jeudi la dissolution du NOCK. Le ministre, dont plusieurs députés réclament la démission, avait été lui-même convoqué mercredi au DCI pour être interrogé dans le cadre de cette enquête.

Sports Kenya, une organisation créée par l’Etat en 2013, a pour sa part dit préparer une plainte contre le NOCK qui sera soumise au CIO.

‘Quelqu’un doit payer’

Le capitaine de l’équipe olympique, le marathonien et député Wesley Korir a salué l’arrestation des responsables du NOCK. « Quelqu’un doit payer pour cela », a-t-il soutenu.

Il estime toutefois que le ministre des Sports devrait lui aussi répondre de ce qui s’est passé à Rio et être démis de ses fonctions. « Si vous êtes le chef d’une organisation et que vous ne savez même pas ce qui s’y passe, mon ami, vous devez rentrer chez vous ».

Cette mauvaise gestion de l’équipe olympique est une nouvelle épine dans le pied du sport kényan, affaibli depuis plusieurs années par des accusations liées au dopage visant son équipe d’athlétisme. Au début des Jeux de Rio, le Kenya avait renvoyé le manager de l’équipe olympique d’athlétisme ainsi qu’un entraîneur, en raison d’accusations liées au dopage.

L’Agence mondiale antidopage (AMA) n’a d’ailleurs décidé que quelques jours avant les JO-2016 de retirer le Kenya de sa liste des pays « non conformes », et ce à la suite de l’adoption d’une nouvelle loi antidopage que le pays est-africain a dû réviser dans l’urgence à plusieurs reprises.

Le Kenya est mondialement renommé pour ses coureurs de demi-fond, de fond et ses marathoniens, qui font la fierté du pays. A Rio, le Kenya a remporté six médailles d’or, six d’argent et une de bronze.

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