John Kerry parle au Kenya de lutte internationale contre le terrorisme

Le secrétaire d’état américain John Kerry devait rencontrer lundi le président kényan Uhuru Kenyatta pour parler essentiellement de lutte antiterroriste contre les shebab islamistes somaliens, après des années de froid entre Washington et Nairobi.

John Kerry parle au Kenya de lutte internationale contre le terrorisme © AFP

John Kerry parle au Kenya de lutte internationale contre le terrorisme © AFP

Publié le 4 mai 2015 Lecture : 3 minutes.

Cette visite au Kenya depuis dimanche et jusqu’à mardi est censée préparer celle fin juillet du président Barack Obama sur la terre natale de son père.

Ces visites des plus hauts responsables américains à Nairobi – la dernière remonte à celle de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton en 2012 – furent longtemps impossibles en raison de l’inculpation qui visait jusqu’en décembre dernier le président Kenyatta devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité.

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John Kerry a d’emblée placé sa venue sous le signe de la lutte contre le terrorisme: il a déposé une gerbe au mémorial érigé sur le site de l’ancienne ambassade des Etats-Unis visée par un attentat d’Al-Qaïda en août 1998 (213 morts).

« Les terroristes qui ont frappé le 7 août 1998 ont totalement échoué dans leur tentative d’instiller la peur dans le coeur des Kényans et de diviser l’Amérique et les citoyens de ce pays. Ils ont échoué de la même manière que les terroristes échoueront toujours », a lancé le chef de la diplomatie américaine dans un bref discours empreint d’émotions.

Dénonçant l’attaque début avril contre l’université de Garissa dans l’est du pays (148 morts, dont 142 étudiants) et celle contre le centre commercial Westgate en septembre 2013 (67 morts), M. Kerry a assuré que les Etats-Unis et tous leurs alliés avaient « le pouvoir de contre-attaquer ».

Elargissant son propos au combat contre les plus importantes organisations « terroristes » internationales, il a jugé qu’ »Al-Qaïda, les shebab, Boko Haram, Daech n’avaient qu’une seule place: le passé. L’avenir ne leur appartient pas ».

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Il devait ensuite s’entretenir avec le président Kenyatta, puis une partie de son gouvernement, principalement à propos de la lutte contre les shebab somaliens affiliés à Al-Qaïda.

« Nous regardons comment nous pouvons apporter un soutien supplémentaire aux efforts du Kenya pour combattre les shebab », avait confié ce week-end un responsable du département d’Etat auprès de journalistes accompagnant le ministre américain.

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Le Kenya est traumatisé par l’attaque de Garissa, une opération commando des islamistes armés somaliens qui a suscité l’indignation internationale. Il s’agissait de la pire attaque sur le sol kényan revendiquée par les insurgés shebab que l’armée de Nairobi combat en Somalie voisine dans le cadre d’une force militaire de l’Union africaine.

=Les Etats-Unis ont consacré depuis 2007 « plus d’un demi-milliard de dollars » à cette force de l’UA, selon la Maison Blanche.

« Les Kényans font de leur mieux; combattre le terrorisme est difficile et en particulier dans la région. Le Kenya a été victime de multiples attaques et celle de Garissa a montré la portée de l’impact des shebab sur des civils innocents », avait défendu le diplomate américain.

Les failles du système sécuritaire kényan sont régulièrement dénoncées, notamment par la presse locale. Après l’attaque de Garissa, le ministère kényan de l’Intérieur avait reconnu que des mises en garde des services de renseignements avaient été ignorées.

– Inquiétudes sur les droits de l’homme –

John Kerry devrait également aborder la question des droits de l’homme avec ses interlocuteurs, des organisations de la société civile fustigeant régulièrement des abus commis au nom de la lutte contre le « terrorisme ».

Il doit rencontrer des responsables de l’opposition et des militants de la société civile.

« Nous continuons de soulever nos préoccupations en matière de droits de l’homme et de démocratie », selon le cadre du département d’Etat.

La venue de John Kerry avant celle de Barack Obama sont dorénavant possibles depuis l’abandon par la CPI fin 2014 de ses poursuites pour crimes contre l’humanité pour le rôle présumé du président Kenyatta dans les violences postélectorales qui ont déchiré ce pays d’Afrique de l’Est fin 2007-début 2008.

Né d’une mère américaine et d’un père kényan, Barack Obama effectuera en juillet son premier déplacement dans ce pays en tant que président. Il s’agira de son quatrième voyage en Afrique subsaharienne depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2009.

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