Le musée égyptien de Turin renaît après des travaux pharaoniques

Le musée égyptien de Turin, quasi-bicentenaire et détenteur d’une des principales collections de ce type au monde, a dévoilé mardi ses locaux agrandis et rénovés à l’issue de cinq années de travaux « pharaoniques ».

Le musée égyptien de Turin renaît après des travaux pharaoniques © AFP

Le musée égyptien de Turin renaît après des travaux pharaoniques © AFP

Publié le 31 mars 2015 Lecture : 3 minutes.

Resté ouvert tout au long des travaux, le bâtiment, conçu au XVIIe siècle pour abriter une école jésuite, a vu sa surface d’exposition quasi doublée à 12. 000 mètres carrés, son bâtiment mis aux normes et assaini et sa présentation interne remaniée de fond en comble, le tout pour un budget de quelque 50 millions d’euros.

Statues de pierre, stèles, momies, sarcophages et papyrus s’alignent, soigneusement mis en valeur. Les vieilles devantures de bois ont cédé la place à des vitrines de verre éclairées par des lampes led.

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« Le travail a vraiment été pharaonique. (Ces travaux) ne sont pas un point d’arrivée mais un point de départ, le musée égyptien redevient un grand musée international », se réjouit le directeur du musée Christian Greco.

« Il avait besoin de tourner la page, non parce qu’il était mal fait, mais parce qu’il était dépassé. (. . . ) Un musée doit vivre avec la société de son temps », renchérit Beppe Moiso, l’un des huit commissaires de salles du musée.

Le musée, l’un des 10 plus visités d’Italie (plus d’un demi-million de visiteurs en 2014), ouvrira gratuitement au public pour la journée de mercredi, a indiqué la présidente de la Fondation du musée, Evelina Christillin. Cette date a été choisie dans la perspective de l’Exposition universelle qui s’ouvrira dans la ville voisine de Milan à partir du 1er mai et devrait attirer des millions de curieux sur une période de six mois.

La visite se déroule désormais sur quatre étages, couvrant une période allant de 4. 000 avant JC à 700 après. Elle comporte entre autres nouveautés une galerie de sarcophages anciens et elle permettra aux visiteurs de se promener virtuellement en 3D dans les tombes de hauts dignitaires égyptiens découvertes au début du XXè siècle.

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Unique site au monde avec celui du Caire à être entièrement dédié à l’art et à la culture de l’Egypte ancienne, le musée, fondé en 1824, compte environ 32. 500 pièces, dont seule une petite partie est exposée.

– Campagne d’Egypte avec Napoléon –

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Une grande partie de son fonds (environ 5. 300 objets dont 100 statues, 170 papyrus, des sarcophages et des momies) provient de l’acquisition en 1824 par le roi de Sardaigne Charles-Félix de Savoie d’une partie de la collection d’un compagnon d’armes de Napoléon Bonaparte, le Piémontais Bernardino Drovetti. Refusée par la France, elle fut achetée à grands frais par le roi pour des raisons essentiellement de prestige.

Drovetti accompagna le futur empereur durant sa campagne d’Egypte et il fut promu consul de France dans ce pays. Il se mit à réunir des milliers de pièces antiques égyptiennes, qu’il réussit à transférer en Europe pour les vendre. Une autre partie de sa collection se trouve aujourd’hui au musée du Louvre à Paris.

A l’époque, l’égyptologie faisait fureur: « C’était une mode. Le grand public découvrait ces objets tellement nouveaux, qui racontaient une histoire lointaine, illisible », explique le commissaire Moiso.

« Bonaparte, au-delà de ses succès militaires, qui certes n’ont pas été terribles en Egypte, a deux grands mérites: d’avoir amené avec lui des savants, des personnages extraordinaires, qui raconteront pour la première fois en Occident l’histoire de l’Egypte de manière scientifique. (. . . ) Et de l’autre il y a cette pierre bénie », la pierre de Rosette, dont la découverte permettra le déchiffrement des hiéroglyphes par le savant français Jean-François Champollion, souligne-t-il.

Champollion lui-même ne put résister à l’attraction que représentaient ces pièces encore inconnues et se présenta de sa propre initiative en Italie.

Il passera plusieurs mois à étudier les pièces et à en dresser le catalogue. « La route pour Memphis et Thèbes passe par Turin », a-t-il écrit à leur propos.

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