Côte d’Ivoire: le procès de Simone Gbagbo est celui du « néocolonialisme », selon la défense

Le procès de l’ex-Première dame Simone Gbagbo, accusée d’être une protagoniste majeure de la sanglante crise postélectorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire, est celui du « néocolonialisme » français en Afrique, a affirmé vendredi l’un de ses avocats qui a plaidé l’acquittement.

Côte d’Ivoire: le procès de Simone Gbagbo est celui du « néocolonialisme », selon la défense © AFP

Côte d’Ivoire: le procès de Simone Gbagbo est celui du « néocolonialisme », selon la défense © AFP

Publié le 6 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

Le parquet général a requis mardi dix ans de prison contre la « Dame de fer » ivoirienne, accusée de « participation à un mouvement insurrectionnel », « troubles à l’ordre public » et de « constitution de bandes armées ».

« Condamner Simone Gbagbo, c’est reconnaître que l’on a toujours besoin de notre colon pour venir distribuer les bons points et les mauvais points. L’acquitter, c’est montrer notre amour pour la Côte d’Ivoire », a affirmé Me Rodrigue Dadjé.

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L’ex-Première dame doit être « déclarée non coupable de tous les chefs d’accusation », a-t-il poursuivi, au troisième et dernier jour des plaidoiries de la défense. La date du verdict n’est pas encore connue.

« Il ne s’agit pas d’un procès ordinaire. Il s’agit d’un procès politique, le procès de la politique étrangère française en Afrique », « qui installe qui elle veut à la tête de nos pays », a insisté Me Dadjé.

« Il s’agit du procès du néocolonialisme, de la politique d’ingérence de la France dans les pays africains », a fustigé le défenseur.

L’ex-Première dame est jugée depuis début janvier avec 82 autres personnes pour leur rôle dans les violences postélectorales de 2010-2011, causées par le refus de son mari Laurent de reconnaître la victoire de l’actuel chef de l’Etat Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. Les violences entre les deux camps ont fait plus de 3. 000 morts en cinq mois.

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Les partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo, qui contestent sa défaite électorale, critiquent le rôle de la France, l’ancienne puissance coloniale, dont l’armée intervenait sous mandat onusien en Côte d’Ivoire, qualifiant ses soldats de « forces partiales ».

Selon eux, les soldats français, en s’opposant aux forces loyales à Laurent Gbagbo et en bombardant sa résidence, ont permis que l’ancien président soit arrêté par des troupes favorables à Alassane Ouattara.

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Laurent Gbagbo est actuellement écroué à la Cour pénale internationale, à La Haye, où son procès pour « crimes contre l’humanité » doit débuter en juillet. La CPI réclame également Simone Gbagbo, mais la Côte d’Ivoire refuse de la lui livrer.

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