Soudan du Sud: pas d’accord de paix à la fin de l’ultimatum

Faute d’accord de paix à l’expiration de l’ultimatum jeudi, les négociations pour mettre fin à la guerre civile qui ravage le Soudan du Sud ont été prolongées à Addis Abeba, dans l’espoir de sortir de l’impasse.

Soudan du Sud: pas d’accord de paix à la fin de l’ultimatum © AFP

Soudan du Sud: pas d’accord de paix à la fin de l’ultimatum © AFP

Publié le 5 mars 2015 Lecture : 3 minutes.

Le président Salva Kiir et son rival et ancien vice-président Riek Machar « continueront les négociations demain (vendredi) matin », a annoncé l’Igad, l’organisation intergouvernementale est-africaine qui assure la médiation, dans un bref communiqué.

Les deux hommes, dont la rivalité est à l’origine du conflit qui dure depuis décembre 2013, doivent « utiliser le peu de temps qu’il reste pour avancer sur les problèmes non résolus toujours à l’agenda de la médiation », selon le communiqué.

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Les médiateurs avaient donné aux chefs des deux camps jusqu’au 5 mars à minuit (jeudi 21H00 GMT) pour parvenir à un accord de partage du pouvoir au sein d’un gouvernement de transition, censé mettre fin à la guerre.

S’ils ne réussissaient pas à parvenir à un accord, les belligérants risqueraient encore plus des sanctions ciblées: les diplomates perdent patience et les tentatives de médiation ont déjà coûté plus de 20 millions d’euros, sans aucun résultat concret.

« Les deux camps sont désormais sous la menace de sanctions et d’un embargo sur les armes de la part du Conseil de sécurité (de l’ONU), donc la pression augmente », a indiqué à l’AFP un diplomate impliqué dans les négociations d’Addis Abeba, la capitale éthiopienne.

« Des progrès ont été faits sur les questions de sécurité, mais l’accord de partage du pouvoir reste à trouver », a-t-il ajouté.

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L’espoir que l’ultimatum soit respecté s’était amenuisé dès jeudi matin quand les pourparlers directs ont été de nouveau interrompus. Ils n’ont pas repris dans l’après-midi.

– ‘Dernière chance’ –

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Le 23 février, à l’ouverture de cette 8e session de négociations en un peu plus d?un an, Seyoum Mesfin, le médiateur de l’Igad, avait estimé que ces pourparlers étaient ceux de la « dernière chance ».

Mais cette dernière session de négociations pour mettre fin au conflit qui déchire la plus jeune nation du monde a mal commencé dès le début. Les deux hommes ont boudé l?ouverture des négociations, et n’ont commencé à se parler directement que mardi.

Le Soudan du Sud est ravagé depuis le 15 décembre 2013 par une guerre civile, déclenchée par des combats entre unités rivales de l’armée sud-soudanaise, minée par des antagonismes politico-ethniques entretenus par la rivalité Kiir-Machar.

Depuis le début des combats, une vingtaine de groupes armés ou milices tribales ont rejoint l’un ou l’autre camp, avec un degré plus ou moins important d’autonomie.

Aucun bilan officiel n’est disponible, mais des observateurs parlent de dizaines de milliers de morts. Plus de 2 millions de personnes ont été chassées de chez elles par les combats et atrocités à caractère ethnique qui les accompagnent.

Les discussions pour parvenir à un accord de paix, ouvertes en janvier 2014 sou l’égide de l’Igad, n’ont jusqu’ici connu que peu d’avancées et les observateurs estiment que les belligérants continuent de privilégier l’option militaire.

Plusieurs ultimatums similaires ont été ignorés par le passé par MM. Kiir et Machar, malgré les menaces de sanctions de l’Igad et une série de cessez-le-feu signés depuis un an, systématiquement violés dans les heures qui suivaient.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a toutefois pour la première fois adopté mardi le principe de sanctions – gels des avoirs et interdiction de voyager – contre ceux qui menacent la stabilité du pays, se rendent coupables d’exactions ou entravent l’aide humanitaire, sans nommer les personnalités concernées.

Ambassadeur américain auprès de l’ONU, Samantha Power a indiqué que cette résolution, qui ouvre aussi la voie à un embargo sur les armes, permettrait aux médiateurs africains de faire pression sur les belligérants pour parvenir à un accord car « ceux qui refusent la paix doivent commencer à en payer le prix », a-t-elle estimé.

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