Les Africains « joueront leur rôle » pour défendre la famille traditionnelle, selon le cardinal Robert Sarah

Le cardinal guinéen Robert Sarah assure que les Africains « joueront leur rôle » pour défendre la famille traditionnelle au prochain synode d’octobre, reconnaissant des incompréhensions profondes avec une partie des Occidentaux sur le divorce et l’homosexualité.

Les Africains « joueront leur rôle » pour défendre la famille traditionnelle, selon le cardinal Robert Sarah © AFP

Les Africains « joueront leur rôle » pour défendre la famille traditionnelle, selon le cardinal Robert Sarah © AFP

Publié le 28 février 2015 Lecture : 2 minutes.

« L’Afrique propose à l’Occident ses valeurs sur la famille, l’accueil, le respect de la vie », explique à l’AFP ce cardinal réservé et modeste, l’un des deux membres africains de la curie romaine. « Les derniers papes ont eu une grande confiance dans l’Eglise d’Afrique, et c’est une invitation à jouer notre rôle ».

Lors du premier synode sur la famille en octobre 2014, les ouvertures sur les divorcés remariés, les unions libres et les homosexuels ont beaucoup irrité les évêques africains, qui peinent déjà à défendre le modèle catholique monogame dans des pays à tradition souvent polygame.

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« Les Africains ne se sont pas plaints de n’être pas écoutés! Ce sont les autres qui se sont plaints que nous ne comprenions pas leurs problèmes, que nous avions des questions que nous ne voulons pas toucher », réagit le prélat avec humeur.

– Dieu ‘clair’ sur l’homosexualité –

« Dieu s’est prononcé de manière claire sur l’homosexualité (. . . ). Si un prélat se met contre la révélation, c’est son affaire, mais nous continuerons à affirmer ce que Dieu entend de l’homosexualité. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas accompagner pastoralement ces personnes », explique-t-il.

« La même chose vaut pour les divorcés civilement remariés: là aussi il y a une déclaration du catéchisme de l’Eglise catholique, et une déclaration ferme de Jean Paul II (. . . ), qu’il n’est pas possible de donner l’accès à la communion aux divorcés remariés. Il n’empêche que le prêtre doit accompagner ces personnes, les encourager à participer à la messe, à éduquer leurs enfants chrétiennement », ajoute-t-il.

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Dans un livre d’entretiens avec le vaticaniste Nicolas Diat, « Dieu ou rien » (Fayard), le cardinal guinéen de 69 ans condamne comme « une confusion entre le bien et le mal » les tentatives de l’Occident d’imposer en Afrique ses conceptions sur la famille et la contraception.

« L’Occident ne doit pas refuser d’écouter ce que l’Esprit dit aux Eglises, même si elles sont africaines! », lance-t-il.

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« Comment comprendre que des pasteurs catholiques soumettent au vote la doctrine, la loi de Dieu et l’enseignement de l’Eglise sur l’homosexualité, le divorce et le remariage? », ajoute le prélat.

« J’affirme avec solennité que l’Eglise d’Afrique s’opposera fermement à toute rébellion contre l’enseignement de Jésus et du magistère! Comment un synode pourrait-il revenir sur l’enseignement constant » de Paul VI, Jean Paul II et Benoît XVI? « Je place ma confiance dans la fidélité de François.  »

Dans ce livre d’entretien, ce cardinal théologiquement proche de Benoît XVI raconte sa vie: une enfance « heureuse » à Ourous, village pauvre de la Guinée des Hauts plateaux, et la résistance à la dictature marxisante de Sekou Touré, puis les postes éminents au Vatican.

Revenant avec l’AFP sur ses origines, Mgr Sarah tient à « faire la distinction » entre pauvreté et misère. « Je suis d’un continent qu’on dit pauvre mais quelle dignité dans cette pauvreté! Chez nous, la plus grande pauvreté c’est d’être isolé, seul ».

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