Législatives aux Comores dans une ambiance paisible

Les Comores, Etat fédéral au passé politique agité, tiennent ce dimanche leurs élections législatives après une campagne sans incident opposant partisans et adversaires du populiste musulman Ahmed Abdallah Sambi, l’homme au turban vert déjà président de 2006 à 2011.

Législatives aux Comores dans une ambiance paisible © AFP

Législatives aux Comores dans une ambiance paisible © AFP

Publié le 25 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

Les premiers bureaux de vote ont ouvert comme prévu à 07H00 (04H00 GMT). Dans la matinée, de longues files d’attente se sont formées, ont constaté des journalistes de l’AFP.

A Mbeni, village aux maisons de parpaing gris de la Grande Comore (la plus grande île de l’archipel), les femmes en sari et les hommes en djellaba, coiffés du traditionnel kofia (un bonnet rond), cherchent calmement à repérer leur nom ou leur photo d’identité sur les listes électorale affichées.

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« On attend Soulaymana, c’est le député populaire UPDC (parti au pouvoir). Sambi, je ne l’aime pas. Il n’aime pas la tradition et l’islam des Comores, parce que c’est un chiite », affirme Nouzoulata Abdillahi, femme au foyer de 43 ans. Ahmed Abdallah Sambi a fait ses études de théologie en Iran.

A Moroni, la capitale, les électeurs se sont levés tard et l’affluence est encore faible une heure après une heure après l’ouverture.

« Nous souhaitons que la nouvelle Assemblée puisse être au profit du peuple », dit Ibrahim Attoumane, dans une allusion à la corruption qui mine cet archipel tropical musulman francophone à la démocratie fragile. La pauvreté est tout juste atténuée par l’argent des émigrés, nombreux en France (200. 000 à 300. 000) ou à Madagascar.

40 ans après l’indépendance de l’archipel de l’océan Indien, dont la France a conservé une île – le département de Mayotte -, le scrutin pèse lourd avant la présidentielle 2016.

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Le principal enjeu pour le peu charismatique président Ikililou Dhoinine (UPDC) et son homme fort, le francophile ministre des Finances Mohamed Ali Soilihi, est de barrer la route à l?ex-président Sambi et son parti Juwa (« Soleil »), qui s’était rapproché, lors de son mandat, des monarchies pétrolières du Golfe, de l’Iran et de la Turquie.

Les crispations tiennent à la volonté affichée de l’ex-président Sambi de revenir au pouvoir en 2016, en rupture avec l’esprit de la Constitution qui voudrait que le prochain président soit un natif de Grande Comore et non d’Anjouan, autre île de l’archipel.

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Les représentants de la société civile craignent toutefois une abstention élevée. « Ils parlent d’un ras-le-bol de la population, qui manque de confiance dans les politiciens », a souligné le chef de la mission d’observateurs de l’Union africaine (UA), Omer Beriziky.

Deux villages, un à Anjouan et un à Grande Comore, ont refusé que les candidats viennent y faire campagne, et des pancartes appelant à voter blanc ont fleuri ces derniers jours.

– Instabilité –

718 bureaux de vote répartis sur les trois îles, Grande Comore, Mohéli et Anjouan, seront ouverts jusqu’à 18H00 (15H00 GMT).

Les premières tendances sortiront dimanche soir, mais les résultats officiels provisoires ne sont pas attendus avant mardi ou mercredi.

Le pays, encore souvent associé dans les mémoires au mercenaire français Bob Denard, aujourd’hui à l’aube de possibles découvertes pétrolières offshore, n’a que 20 ans d’expérience démocratique.

Il a connu 20 coups d’Etat ou tentatives depuis l’indépendance en 1975, qui ont freiné le développement économique et social et fragilisé l’unité nationale et les institutions étatiques.

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