Un nouveau Premier ministre nommé en Somalie

Un nouveau Premier ministre a été nommé mercredi en Somalie, Omar Abdirashid Ali Sharmarke, qui avait déjà occupé cette fonction en 2009-2010, dans ce pays toujours en proie aux insurgés islamistes shebab.

Un nouveau Premier ministre nommé en Somalie © AFP

Un nouveau Premier ministre nommé en Somalie © AFP

Publié le 17 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Il remplace à la tête du gouvernement Abdiweli Sheikh Ahmed, entré en conflit ouvert avec le chef de l’Etat et débarqué début décembre par une motion de défiance des députés. Cette lutte de pouvoir avait inquiété la communauté internationale qui soutient à bout de bras les fragiles autorités somaliennes.

« Je suis très heureux d’avoir choisi Omar Abdirashid Ali comme nouveau Premier ministre du pays », a déclaré devant la presse le président somalien Hassan Sheikh Mohamud à la Villa Somalia, enceinte fortifiée de Mogadiscio abritant la présidence et les bureaux du Premier ministre.

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M. Sharmarke, 54 ans, qui fut chef du gouvernement intérimaire entre 2009 et 2010, est le premier à occuper deux fois les fonctions de Premier ministre dans le pays.

« Je vais continuer à travailler pour apporter la stabilité (. . . ) et pour emmener le pays sur le chemin des élections libres », que le pays veut organiser en 2016, les premières depuis plus de 25 ans, a assuré M. Sharmarke.

Le nouveau Premier ministre a 30 jours pour former un gouvernement qui devra être approuvé par le Parlement.

Economiste jouissant de la double nationalité somalienne et canadienne, M. Sharmarke, dont le père Abdirashid Ali Sharmarke fut président de Somalie de 1967 jusqu’à son assassinat en 1969, était devenu en juillet le premier ambassadeur de son pays aux Etats-Unis depuis plus de 20 ans.

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L’assassinat de son père avait ouvert la voie, quelques mois plus tard, au coup d’Etat de Siad Barre, autocrate dont le renversement en 1991 a plongé la Somalie dans une guerre civile entre chefs de clans. Le pays, privé de véritable autorité centrale depuis cette date, est livré aux mains des chefs de guerre, des gangs criminels et des milices islamistes.

Washington et l’ONU s’étaient alarmés de la lutte de pouvoir entre le président et le précédent chef du gouvernement, estimant qu’elle compromettait les efforts pour ramener la paix dans un pays livré au chaos depuis 1991 et toujours en proie à l’insurrection shebab.

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Bien que les fragiles autorités de Mogadiscio peinent à étendre leur pouvoir au-delà de la capitale, la Somalie et ses partenaires espèrent toujours qu’une nouvelle Constitution sera adoptée par référendum en 2015 et que des élections seront organisées l’année suivante.

L’exécutif dirigé par Hassan Sheikh Mohamud, était lors de sa prise de fonctions en septembre 2012, présenté comme le meilleur espoir de paix et de retour à un Etat effectif en plus de 20 ans. Il a largement déçu ses partisans qui l’estiment, comme les précédents gouvernements, gangréné par la corruption et les luttes de pouvoir.

Né à Mogadiscio, le nouveau chef du gouvernement est issu du clan Majeerteen et originaire du Puntland, une région du nord-ouest de la Somalie qui s’est autoproclamée autonome.

Comme ses prédecesseurs, sa tâche est immense. Le pays est gangréné par la corruption, tout y est à reconstruire et les shebab bien que défaits militairement restent une dangereuse menace et continuent de contrôler de vastes portions de territoire.

L’ONU ne cesse de tirer depuis plusieurs mois la sonnette d’alarme sur « l’aggravation de la crise humanitaire » en Somalie, où plus de trois millions de personnes ont besoin d’aide.

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