Ebola: Hollande en Guinée pour renforcer la lutte contre le virus

Le président français François Hollande se rend vendredi en Guinée, où il sera le premier dirigeant non africain à visiter un des pays ravagés par Ebola, qui dénoncent l’isolement et la « stigmatisation » imposés par le reste du monde.

Ebola: Hollande en Guinée pour renforcer la lutte contre le virus © AFP

Ebola: Hollande en Guinée pour renforcer la lutte contre le virus © AFP

Publié le 28 novembre 2014 Lecture : 3 minutes.

Sur la route de Dakar pour assister au XVe sommet de la Francophonie, il est attendu à la mi-journée à Conakry pour une visite de quelques heures, la première dans ce pays d’un chef de l’Etat français depuis 1999.

L’objectif est de faire le point sur le dispositif mis en place pour lutter contre la fièvre hémorragique en Guinée, ex-colonie où la France concentre son action, avec un engagement de 100 millions d’euros, et de délivrer « un message de solidarité » à la Guinée, dont l’économie est fortement touchée par l’épidémie.

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Partie en décembre 2013 du sud de la Guinée, l’épidémie a fait au moins 1. 260 morts dans ce pays, sur quelque 5. 700 recensés, dont plus de 3. 000 au Liberia et quelque 1. 400 en Sierra Leone voisins.

L’image la plus marquante devrait être la visite à l’hôpital Donka de Conakry, qui abrite un centre de traitement d’Ebola, avant une table ronde sur la lutte contre l’épidémie.

Le dirigeant français va également signer avec les autorités guinéennes un accord de coopération pour la création d’un Institut Pasteur dans la capitale fin 2016.

Ce centre se concentrera « sur les maladies à haut potentiel épidémique, responsables de plusieurs épisodes majeurs et sévères en Guinée ces dernières années, comme les arboviroses et les fièvres hémorragiques virales (fièvre Ebola, fièvre de Lassa, fièvre jaune, fièvre de la vallée du Rift?) », a précisé jeudi Christian Bréchot, directeur général de l?Institut Pasteur.

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Cette rare visite a attisé les tensions dans le pays.

– Recours à la force –

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Le président Alpha Condé a justifié mercredi le recours à la force contre des populations récalcitrantes pour enrayer l’épidémie d’Ebola. « Nous sommes obligés parfois d’utiliser la force parce qu’il y a des gens qui refusent qu?on prenne leur température », a-t-il affirmé, ajoutant: « Il faut que chacun sache que c?est un véritable danger pour notre économie, nos hôtels sont vides ».

« Il y a encore des gens qui croient que Ebola ce sont des histoires. Il faut que la presse se mêle de la sensibilisation parce que nous avons des difficultés sur le terrain. Nous sommes obligés de faire recours aux imams pour la sensibilisation », a-t-il dit, rejetant brutalement les critiques portant sur la liberté de la presse en Guinée.

« Je m’en fous de ce que Reporters sans Frontières (RSF) va écrire », a-t-il lancé. « Ce n’est pas eux qui dirigent la Guinée », a souligné le chef de l’Etat, assurant respecter la loi et ne suivre aucun média.

RSF a dénoncé jeudi « une diatribe acerbe et confuse contre Reporters sans frontières, Radio France internationale et la liberté de la presse en Guinée », exhortant M. Condé à « faire en sorte que le droit des citoyens guinéens à une information libre soit effectivement respecté ».

L’opposition guinéenne a également dénoncé dans une lettre au président Hollande mercredi « une démocratie de façade », ainsi que les « dérives de la gouvernance politique, économique et sociale exercée en Guinée ces dernières années ».

« La crise à la fois sociale, politique et économique dans laquelle est plongée notre pays pourrait déboucher, en raison du refus de dialogue des autorités publiques et de leur propension à violer la Constitution et les lois de la République, sur une confrontation aux conséquences imprévisibles », écrit-elle.

Une élection présidentielle est prévue en 2015, au terme du mandat du président Condé, au pouvoir depuis 2010, ancien opposant et premier chef d’Etat démocratiquement élu dans cette ex-colonie française indépendante en 1958, régulièrement dirigée depuis par des pouvoirs dictatoriaux.

Le président Hollande doit quitter Conakry vendredi soir pour Dakar, où se tient le sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui désignera un successeur au secrétaire général de l’OIF, le Sénégalais Abdou Diouf.

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