L’état d’urgence a pris fin dans le nord-est du Nigeria, selon les députés
L’état d’urgence imposé dans le nord-est du Nigeria pour lutter contre les islamistes de Boko Haram a pris fin, ont affirmé jeudi les députés, annonçant avoir rejeté la proposition du gouvernement de prolonger ces mesures spéciales.
Cette annonce est intervenue après un sérieux incident dans le hall du Parlement: dans la matinée, les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes à l’arrivée du président de la Chambre des représentants, Aminu Tambuwal, un ancien allié du pouvoir récemment passé dans l’opposition.
Le président Goodluck Jonathan avait demandé mardi au Parlement de prolonger l’état d’urgence en vigueur depuis 18 mois dans les Etats de Borno, de Yobe et d’Adamawa, les trois Etats les plus touchés par l’insurrection islamiste.
Mais, selon les députés et sénateurs de l’opposition, ces mesures spéciales sont un échec, Boko Haram ayant poursuivi ses tueries quasi-quotidiennes dans cette région et ayant même pris le contrôle d’une vingtaine de localités.
« L’état d’urgence a pris fin, pour nous », a déclaré à l’AFP Zakaria Mohammed, le porte-parole de la Chambre des représentants.
Le président a besoin de l’approbation des deux chambres du Parlement pour pouvoir prolonger l’état d’urgence, et les députés de la Chambre des représentants se sont prononcés contre, a souligné M. Mohammed.
Cependant, les députés ont dû rendre leur décision au terme d’une session à huis clos et n’ont pas pu voter en session plénière, le président du Parlement David Mark ayant ordonné la fermeture du bâtiment en raison de l’incident survenu dans la matinée.
« Nous avons demandé au président de s’appuyer sur la section 8 de la loi sur les forces armées, qui lui donne le pouvoir de déployer l’armée dans les zones du pays où ont lieu des affrontements », a expliqué le porte-parole des députés.
« Quand on prend un certain type de mesures qui ne donnent pas les résultés escomptés, on doit être capable de changer d’approche », a-t-il ajouté.
De nombreux experts ont remis en cause l’efficacité de l’état d’urgence dans le Nord-Est, où Boko Haram continue de gagner du terrain.
On ignore quels changements implique l’expiration de l’état d’urgence sur le terrain, les pouvoirs additionnels conférés à l’armée dans cette région n’ayant jamais été énoncés publiquement.
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