Nigeria: gaz lacrymogènes au Parlement avant le vote sur l’état d’urgence
Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes, jeudi, dans le hall du Parlement nigérian à l’arrivée du président de la Chambre des représentants, juste avant un vote sur une prolongation de l’état d’urgence contre Boko Haram dans le Nord-Est, selon un journaliste de l’AFP et un témoin.
Le président du Sénat David Mark a ordonné la fermeture immédiate du Parlement, composé du Sénat et de la Chambre des représentants, jusqu’à la semaine prochaine, suite à cet incident.
Selon plusieurs sources dont des témoins visuels, des agents des forces de l’ordre ont tenté d’empêcher Aminu Tambuwal, le président de la Chambre, d’entrer dans le bâtiment dont les grilles étaient fermées.
Le Parti démocratique du peuple (PDP, au pouvoir) conteste à M. Tambuwal, qui a annoncé le mois dernier rejoindre l’opposition en vue des élections de février prochain, le droit de continuer à présider la Chambre des représentants.
Les députés devaient se prononcer jeudi sur la proposition du président Goodluck Jonathan de prolonger l’état d’urgence dans les trois Etats les plus touchés par l’insurrection des islamistes de Boko Haram, dans le Nord-Est, pour six mois supplémentaires.
Le Congrès progressiste (APC), principal parti d’opposition, rejoint par M. Tambuwal, a vivement critiqué l’état d’urgence, considérant que depuis son instauration en mai 2013, l’escalade de la violence s’est poursuivie et la situation a empiré dans les Etats de Borno, Yobe et Adamawa.
Un employé du Parlement a dit avoir vu la police tirer des gaz lacrymogènes au moment où M. Tambuwal et d’autres députés de l’opposition tentaient d’entrer dans le bâtiment malgré les grilles closes.
Les députés ont escaladé le portail et se sont dirigés vers le hall du Parlement, où « la police a de nouveau tiré des gaz lacrymogène », a ajouté ce témoin.
Des images diffusées par la chaîne privée Channels montrent les députés escaladant les grilles.
Selon un journaliste de l’AFP, le hall était encore plein de gaz lacrymogène plusieurs minutes après l’arrivée de M. Tambuwal.
Le porte-parole de la police, Emmanuel Ojukwu, a affirmé à l’AFP que les policiers n’étaient pas impliqués dans cet incident.
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