Mozambique: Filipe Nyusi du Frelimo élu président, la Renamo revient sur la scène
Filipe Nyusi, ministre de la Défense du Mozambique depuis 2008 et candidat du parti Frelimo au pouvoir depuis 39 ans, a été élu président pour cinq ans, selon les résultats définitifs proclamés jeudi par la commission nationale électorale.
M. Nyusi, 55 ans, remporte la victoire avec 57% des voix, loin du score du président sortant Armando Guebuza qui avait été réélu avec 75% en 2009, mais témoignant de la résistance du Frelimo auprès des électeurs malgré une lassitude de la population face à la pauvreté et au manque d’emplois persistants.
Il devance Afonso Dhlakama, le leader de la Renamo qui a mené une campagne de dernière minute après deux ans de rébellion dans le maquis, et qui a réussi à remonter son score à 37% (contre 16% en 2009), assez pour négocier avec le gouvernement qu’il accuse de monopoliser le pouvoir et les richesses nationales.
du FreLa Renamo, parti issu de l’ancienne guérilla qui a affronté le pouvoir dans une guerre civile de seize ans jusqu’en 1992, avec le soutien du régime d’apartheid sud-africain, compte encore des combattants et des armes restent en circulation.
Au lendemain des élections, elle a accusé le Frelimo de fraudes mais exclu un retour à la violence, donnant des gages aux investisseurs étrangers présents au Mozambique pour ses houillères géantes et ses gisements gaziers.
La Renamo aura 89 sièges au Parlement, contre 144 pour le Frelimo, qui conserve la majorité absolue, selon les résultats des législatives tenues le même jour que la présidentielle, le 15 octobre.
Le troisième candidat à la présidentielle, Daviz Simango (MDM), maire de la deuxième ville du pays, Beira, plafonne à 6% mais double le nombre de ses députés à 17, la plupart élus dans la province de Sofala (centre).
En nombre d’élus envoyés au parlement, le Frelimo et la Renamo sont au coude à coude dans plusieurs parties du pays, notamment les provinces de Niassa (nord-ouest), Zambezia (nord-est), Sofala (centre) ou Maputo, la capitale.
Les élections se sont déroulées dans le calme, à part quelques incidents, notamment à Nampula (nord) et quelques irrégularités lors du dépouillement constatées par les observateurs étrangers.
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