Botswana: élections législatives sur fond de crise et de chômage

Les Botswanais ont commencé vendredi à voter pour les élections législatives, qui devraient reconduire au pouvoir le parti qui dirige ce pays d’Afrique australe depuis 1966, malgré une poussée de l’opposition qui dénonce le chômage et les effets de la crise mondiale.

Botswana: élections législatives sur fond de crise et de chômage © AFP

Botswana: élections législatives sur fond de crise et de chômage © AFP

Publié le 24 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

Accueilli par les youyou des électrices lorsqu’il est sorti de son rutilant 4×4, le président Ian Khama a voté dans la matinée dans son village rural de Serowe, dans une zone semi-désertique à 300 km au nord de la capitale Gaborone.

Doublant la file d’attente, il ne s’est pas attardé pour saluer ses sympathisants, a déposé son bulletin dans l’urne et a rapidement quitté les lieux.

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« Nous n’allons pas laisser tomber notre président. C’est pour ça que je suis venue si tôt. Je vote pour notre parti, le BDP de Khama », a fièrement proclamé Amantle Ramasia, 67 ans, drapée dans une couverture traditionnelle, arrivée bien avant l’ouverture du bureau de vote à 6h30 (4h30 GMT). « Il est notre chef, je connais bien sa famille et c’est un grand homme de ce pays ».

Le président était accompagné de son jeune frère Tshekedi Khama, ministre de l’Environnement, de la Nature et du Tourisme. Le poste est important dans ce pays plus vaste que la France, mais peuplé de 2 millions d’habitants seulement, où le tourisme dans les parcs naturels représente une importante source de devises, en complément des revenus de l’extraction de diamants, la vraie richesse nationale.

Près de 824. 000 électeurs sont appelés à choisir les députés de cette ancienne colonie britannique, aujourd’hui considérée comme l’une des démocraties les plus apaisées et les moins corrompues du continent.

Le parlement élira ensuite le chef de l’Etat, conformément à la Constitution, et les analystes ne doutent guère que Ian Khama entamera à 61 ans un second mandat.

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« Le changement est lent »

Le bourg de Serowe a donné au pays trois présidents: Seretse Khama, le père de l’actuel dirigeant, et Festus Mogae, le prédécesseur de Ian. Il n’en est pas devenu pour autant une cité riche: les rues de terre et de gravier sont bordées de maisons modestes dont beaucoup sont couvertes du traditionnel toit de chaume.

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L’enchevêtrement des câbles électriques est tout de même le signe du progrès en marche, et la population en est reconnaissante au parti au pouvoir: « Le changement est lent, très lent. Je pense que le gouvernement prend soin de nous, mais ce n’est pas assez, nous avons besoins d’emplois », dénonce cependant Tau Mongwase, un jeune chômeur.

En forte croissance au milieu des années 2000, le Botswana a été durement frappé par la crise mondiale de 2009, qui a provoqué une chute de la demande et des cours du diamant.

Dans une lettre aux électeurs distribuée à une semaine du scrutin, le président Khama a implicitement reconnu l’échec de son gouvernement en matière d’emploi: « Je suis peiné que nous n’ayons pas réussi à faire plus pour nos concitoyens qui ne trouvent pas de travail, particulièrement notre talentueuse jeunesse (. . . ) Nous devons faire plus ».

Le grand rival du BDP est le Congrès du Botswana (BCP), dont le leader Dumelang Saleshando a promis du travail à ses compatriotes: « Le gouvernement du BDP a exporté des emplois à l’étranger, et le Parti du Congrès va faire en sorte de ramener ces emplois au Botswana », a-t-il clamé.

La presse locale estime que Khama pourrait être mis en difficulté dans les villes, et notamment dans la capitale Gaborone, mais note qu’il a fait une campagne solide « pour s’imposer dans les communautés rurales »

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