RDC: Kabila annonce la rapide réforme de l’armée

Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a signé une série d’ordonnances pour donner un coup d’accélérateur à la réforme de l’armée, un engagement pris dans le cadre d’un accord de paix régional signé en 2013.

RDC: Kabila annonce la rapide réforme de l’armée © AFP

RDC: Kabila annonce la rapide réforme de l’armée © AFP

Publié le 19 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

M. Kabila a signé 29 ordonnances entre mardi et jeudi, visant notamment à réorganiser l’armée sur le territoire. Ces ordonnances ont été lues à la télévision publique jeudi soir.

« En vue de consolider la paix à l’est du pays », déchiré par vingt ans de guerres, le chef de l’Etat a « décidé de créer des secteurs opérationnels non seulement pour protéger la population, mais également pour éradiquer la violence d’où qu’elle vienne », selon l’une des ordonnances.

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Il a ainsi créé sept « secteurs opérationnels d’action » répartis dans des zones où sévissent des groupes armées locaux ou étrangers: Nord-Equateur (nord-ouest), Nord-Katanga (sud-est), Nord-Kivu, Grand-Kivu, Sud-Kivu (est), Ituri, Uele (nord-est).

Ces secteurs opérationnels se situent dans les trois « zones de défense » du pays déjà existantes.

Le général-major Gabriel Amisi a été nommé à la tête de la première zone de défense, qui couvre la moitié ouest (provinces de Kinshasa, Bandundu, Bas-Congo, Equateur), indique une ordonnance.

En novembre 2012, des experts de l’ONU ont rapporté que cet ex-rebelle, accusé de massacres à Kisangani (nord-est) en 2002, avait vendu des munitions à des braconniers et groupes armés dans l’Est. Le président Kabila l’avait suspendu peu après et, fin juillet 2014, une enquête de l’armée l’avait blanchi.

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Une autre ordonnance institue une « maison militaire du président », qui lui sert de cabinet militaire.

Le chef de la « maison militaire du président », qui a rang de ministre, informe le président de la « situation sécuritaire et militaire du pays », l’assiste dans la « construction de la politique de défense et de la sécurité » et évalue les unités de l’armée et de la police.

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Le département de renseignement et sécurité de cette structure doit évaluer « en permanence la menace tant intérieure qu’extérieure qui pèse » sur la RDC et sur le président.

Le pays entretient des relations tumultueuses avec le Rwanda et l’Ouganda voisins, accusés d’avoir soutenu des rébellions dans l’Est.

En février 2013, avec dix autres pays africains, la RDC a signé l’accord dit d’Addis Abeba, qui a pour but de mettre un terme aux conflits qui ensanglantent l’Est congolais, où des dizaines de groupes armés locaux et étrangers s’affrontent pour des raisons ethniques, économiques ou foncières.

Kinshasa s’est engagé à une série de réformes de ses forces de sécurité et de son système judiciaire.

Mercredi, dans un rapport d’évaluation de l’accord d’Addis Abeba, dix ONG congolaises ont estimé que la RDC avait encore « beaucoup d’efforts » à accomplir pour remplir ses engagements, et ont recommandé d’ »accélérer la réforme de l’armée ».

Longtemps réputée pour son indiscipline et son inefficacité, l’armée, soutenue par les Casques bleus, a vaincu la rébellion congolaise du Mouvement du 23 mars (M23) en novembre 2013, et a affaibli depuis lors les rebelles ougandais de l’ADF (Alliance des forces démocratiques).

Mais pour avoir une armée professionnelle, des « mesures énergiques s’imposent », comme « venir à bout de la corruption endémique », « régler les salaires » et « exclure les responsables des pires exactions », tels que les viols, meurtres, ou pillages, souligne le rapport.

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