Ebola: l’enclavement de la zone touchée, défi et chance pour la RDC

L’enclavement de la zone du nord-ouest de la République démocratique du Congo touchée par Ebola est à la fois un défi et une chance pour ce pays: elle complique le déploiement médical mais limite aussi considérablement la progression de la maladie.

Ebola: l’enclavement de la zone touchée, défi et chance pour la RDC © AFP

Ebola: l’enclavement de la zone touchée, défi et chance pour la RDC © AFP

Publié le 27 août 2014 Lecture : 3 minutes.

Par rapport à ce qui se passe dans les Etats d’Afrique de l’Ouest touchés par l’épidémie de fièvre Ebola, qui a fait plus de 1. 400 morts depuis le début de l’année, « en RDC, la logistique est un grand défi », témoigne Jeroen Beijnberger, coordinateur médical pour Médecins sans frontières (MSF) au Congo.

« On se concerte avec différents partenaires pour acheminer matériel de protection, de soin et des médicaments », ajoute-t-il.

la suite après cette publicité

Grande comme cinq fois la France, la RDC est un des pays les moins développés au monde et manque cruellement d’infrastructures.

Les autorités congolaises ont annoncé dimanche que 13 personnes mortes depuis le 11 août avaient été victimes du virus Ebola dans un secteur reculé du territoire de Boende, ville de la province de l’Equateur située à 800 km environ au nord-est de Kinshasa.

« Vu l’enclavement de la région, il n’y a pas eu de contact entre les personnes [contaminées en RDC] et toute personne ayant vécu en Afrique de l’Ouest », affirme à l’AFP le ministre de la Santé congolais, Felix Kabange Numbi, pour qui il n’y a aucun lien entre les deux épidémies.

« Etant donné les difficultés d’accès à la zone », le transport des équipes et du matériel « est un défi », reconnaît aussi Eugène Kabambi, chargé de communication pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Kinshasa.

la suite après cette publicité

Les services aériens de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) « ne desservent même plus Boende », explique-t-il. Il faut « négocier avec des petits transporteurs ».

Une fois arrivé à Boende par les airs, il reste du chemin à faire en pleine forêt équatoriale. « Par voie de route (une mauvaise piste en terre battue), il faut traverser plusieurs rivières », ajoute M. Kabambi. En l’absence de ponts, il y a des bacs, mais la traversée des cours d’eau peut rapidement tourner à l’aventure, précise-t-il.

la suite après cette publicité

– Leçons du passé –

Déjà présents sur les lieux depuis la semaine dernière avec des observateurs spécialistes en épidémiologie, MSF et l’OMS souhaitent renforcer leur présence d’ici à la fin de la semaine avec l’envoi d’équipes médicales pour aider le gouvernement à prendre en charge les patients et à contrôler l’épidémie.

Du côté de l’OMS, on prévient que ces renforts ne pourraient arriver qu’en début de semaine prochaine.

S’il est difficile de rallier la zone de l’épidémie, il l’est également d’en sortir, et cela joue en faveur de la lutte contre la propagation de l’épidémie qui pour l’instant semble circonscrite à une centaine de kilomètres carrés, mis en quarantaine depuis dimanche.

« Le point positif en RDC c’est que le pays n’en est pas à sa première épidémie d’Ebola. La situation est différente par rapport à l’Afrique de l’Ouest: le virus n’est pas présent dans les grandes villes et les centres urbains », dit M. Beijnberger.

Le virus Ebola a été découvert en 1976, en RDC, et le pays en est aujourd’hui à sa septième épidémie. Les autorités ont beaucoup appris, estime M. Kabambi, notant qu’Ebola fait ici « partie des maladies à déclaration obligatoire ».

« Toutes les zones de santé sont sensibilisées et la surveillance épidémique est très renforcée », ce qui permet autant que faire se peut d’agir rapidement, rappelle M. Kabambi.

Historiquement, « il n’y a jamais eu de grande ville ou de grand centre urbain touché dans le pays », ajoute-t-il.

L’épidémie actuelle est « comme les six autres que nous avons connues », assure M. Kabange, promettant que les autorités vont tout faire pour y mettre un terme aussi vite que possible

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires