Nigeria: six personnes tuées par une kamikaze dans une université

Six personnes ont été tuées mercredi sur le campus d’une université au cours du quatrième attentat suicide mené par une femme en moins d’une semaine à Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria.

Nigeria: six personnes tuées par une kamikaze dans une université © AFP

Nigeria: six personnes tuées par une kamikaze dans une université © AFP

Publié le 31 juillet 2014 Lecture : 3 minutes.

Au même moment, le gouvernement nigérian a annoncé l’arrestation d’une fillette de dix ans désignée comme une « membre présumée de Boko Haram », portant une ceinture d’explosifs dans l’Etat de Katsina, voisin de Kano.

Cet attentat semble confirmer le rôle croissant dévolu aux femmes, car « les femmes sont généralement moins soupçonnées », selon le porte-parole de la police, Frank Mba.

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Le groupe islamiste armé Boko Haram, dont l’insurrection a fait plus de 10. 000 morts dans le pays depuis cinq ans, a encore intensifié ces dernières semaines le rythme effréné de ses attaques, multipliant les massacres de civils, les attentats sanglants et les enlèvements dans le nord-est, son fief historique, mais aussi dans le reste du pays.

Kano, la deuxième plus grande ville du Nigeria, située au coeur du nord musulman, a été la cible de six attentats en cinq jours et a dû annuler les célébrations associées à l’Aïd-El-Fitr, qui marque la fin du mois de ramadan.

Le groupe extrémiste, qui a choqué le monde entier en enlevant plus de 200 lycéennes mi-avril, utilise désormais une nouvelle arme de guerre en ayant recours à des femmes kamikazes –un fait inédit au Nigeria jusqu’à présent.

Mercredi vers 14H30 (13H30 GMT), une kamikaze s’est fait exploser sur le campus de l’institut polytechnique de Kano, au moment où des étudiants étaient réunis autour de tableaux sur lesquels étaient affichées les listes des appelés pour le Service national pour la jeunesse (NYSC), un programme obligatoire au Nigeria.

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Un témoin, Isyaku Adamu, a déclaré que l’explosion s’est produite au milieu du groupe d’étudiants, éclaboussant le sol de leur sang. La police et l’armée ont été dépêchées sur les lieux après cette explosion, a-t-il ajouté.

Selon le porte-parole du gouvernement, Mike Omeri, qui a confirmé que le kamikaze était une femme, sans préciser son âge, le bilan de cet attentat est de six morts et de six blessés.

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Dimanche déjà, une jeune femme avait été interpelée par la police alors qu’elle se dirigeait vers l’entrée d’un autre campus de la ville. Elle s’était fait exploser au moment de son interpellation, blessant cinq policiers.

Et lundi, deux jeunes femmes décrites comme des adolescentes ou à peine plus âgées ont mené deux attentats suicides contre une station essence et un centre commercial de Kano, des attaques qui ont fait au moins trois morts et 13 blessés.

– Dix ans avec une ceinture d’explosifs –

M. Omeri a également annoncé que les forces de l’ordre avaient arrêté mardi trois membres présumés de Boko Haram dans une voiture dans l’Etat de Katsina, voisin de l’Etat de Kano, parmi lesquels un garçon et deux filles, l’une de 18 ans et l’autre de 10 ans.

Quand il leur a été demandé de sortir de la voiture, le garçon et la fille de 18 ans ont essayé de s’enfuir et « une fillette de 10 ans (. . . ) a été découverte, portant une ceinture d’explosifs », a-t-il précisé.

ois mois et demi après l’enlèvement des lycéennes de Chibok (nord-est), dont 219 sont toujours portées disparues.

L’apparition de jeunes femmes et de filles comme kamikazes intervient trAbubakar Shekau, le chef de Boko Haram, qui a revendiqué l’enlèvement de ces jeunes filles, a menacé d’en faire des esclaves, provoquant une vague d’indignations au Nigeria et dans le reste du monde.

Les autorités nigérianes ont répété, à plusieurs reprises, savoir où se trouvent les otages, et le président Goodluck Jonathan ainsi que des responsables de l’armée ont affirmé à plusieurs reprises qu’elles seraient libérées bientôt.

Selon le bureau présidentiel, M. Jonathan doit lancer jeudi à Abuja un projet de fonds destiné à aider « tous ceux qui sont victimes du terrorisme et de l’insurrection ». Ce fonds devrait être de 500 millions de dollars en un an, venant de donateurs privés.

Mais on est toujours sans nouvelles des lycéennes, plus de 100 après leur enlèvement alors que les violences s’intensifient de jour en jour dans le nord et le centre du Nigeria.

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