Burundi: Amnesty dénonce l’intimidation des adversaires du pouvoir

Le parti au pouvoir au Burundi mène une « campagne incessante d’intimidation » contre l’opposition et les voix critiques à l’approche de la présidentielle de juin 2015, a dénoncé Amnesty International dans un rapport publié mardi.

Burundi: Amnesty dénonce l’intimidation des adversaires du pouvoir © AFP

Burundi: Amnesty dénonce l’intimidation des adversaires du pouvoir © AFP

Publié le 29 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

« La répression orchestrée par le gouvernement contre la liberté d?expression et de réunion pacifique a de graves répercussions sur les droits humains dans la perspective des élections de l?an prochain », a estimé Tom Gibson, chercheur sur le Burundi à Amnesty.

La communauté internationale, ONU en tête, s’inquiète depuis plusieurs mois d’une montée de la tension, sur fond de violences politiques et d’entraves aux libertés, à l’approche des élections générales de 2015 dans ce petit pays des Grands-Lacs sorti en 2006 de treize ans de guerre civile.

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Le président Pierre Nkurunziza semble décidé à briguer un troisième mandat, bien que, selon ses opposants, la Constitution l’en empêche.

Amnesty s’inquiète notamment « d’une nette hausse de la violence politique » attribuée aux Imbonerakure, les membres de la ligue de jeunesse du CNDD-FDD – parti au pouvoir du président Nkurunziza -, dont les agissements ont déjà été dénoncés par l’ONU, des diplomates et ONG.

« Les Imbonerakure entretiennent des liens étroits avec les services de sécurité et se rendent responsables d?atteintes aux droits humains, en toute impunité », notamment « des actes d?intimidation, de harcèlement et de violence », parfois mortelle, contre l’opposition, accuse Tom Gibson.

Un responsable onsusien estime à environ 20. 000 le nombre d’Imbonerakure. Une note confidentielle de l’ONU, publiée dans les médias locaux, a fait état récemment de distribution d’armes aux Imbonerakure par le pouvoir, qui a fermement démenti.

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« Les partis d?opposition et la société civile se voient interdire d?organiser des réunions publiques ou des manifestations », poursuit Amnesty, affirmant qu’une loi sur la presse et un projet législatif sur les associations non lucratives « font peser une menace supplémentaire sur la liberté d’expression et de rassemblement pacifique ».

En mars, la justice a condamné 21 militants d’un parti d’opposition à la perpétuité et 24 à cinq et dix ans de prison pour « insurrection », après de violents affrontements avec la police qui avait empêché un rassemblement.

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Le président de la principale organisation de défense des droits de l’homme du Burundi, Pierre-Claver Mbonimpa, est de son côté écroué depuis mai pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ».

L’histoire du Burundi est jalonnée de massacres ethniques et le pays a connu une meurtrière guerre civile entre 1993 et 2006.

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