Les dirigeants tunisiens promettent de « vaincre le terrorisme »
Les dirigeants tunisiens se sont de nouveau engagés vendredi à « vaincre le terrorisme », plus d’une semaine après la mort de 15 soldats dans une attaque et alors que le pays commémore l’assassinat il y a un an d’un député.
« La bataille contre le terrorisme en est à ses débuts et il faut que nous nous y préparions par davantage d’union nationale. Le chemin sera peut-être long », a déclaré le président de l’Assemblée constituante, Mustapha Ben Jaafar, lors d’une séance plénière marquant le 57e anniversaire de la proclamation de la République tunisienne.
Mais « nous vaincrons le terrorisme », a-t-il assuré.
Le président Moncef Marzouki a de son côté affirmé que le principal défi était de « casser (. . . ) le terrorisme pas seulement par la force militaire, mais aussi dans le cadre du respect des droits de l’Homme et de la liberté de conscience et de culte ».
Après une attaque ayant tué 15 soldats mi-juillet et attribuée à des jihadistes liés à Al-Qaïda, le gouvernement a annoncé des mesures d’urgence comme la fermeture de mosquées tombées aux mains de radicaux et de médias devenus « des espaces pour l’appel au jihad ».
Des voix se sont élevées pour mettre en garde contre le risque d’un retour à la censure et d’une régression des libertés.
Le Premier ministre Mehdi Jomaa a défendu vendredi ces mesures, assurant qu’elles ne sont « en aucune façon » incompatibles « avec la nécessité de respecter les libertés, les droits de l’Homme et la loi ».
Les trois responsables ont aussi appelé les Tunisiens à participer nombreux aux élections législatives et présidentielle (respectivement les 26 octobre et 23 novembre) qui doivent doter le pays d’institutions pérennes, plus de trois ans après la révolution qui a renversé le président Zine El Abidine Ben Ali.
La Tunisie est confrontée depuis à un essor de la mouvance jihadiste et a connu une année 2013 noire, marquée par les assassinats des opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi et la mort de huit soldats dans une embuscade.
Le pays commémorait vendredi l’assassinat il y a un an du député de gauche Mohamed Brahmi, attribué à des jihadistes et qui avait profondément déstabilisé le pays.
L’adoption d’une nouvelle Constitution et l’arrivée d’un gouvernement de technocrates fin janvier ont signé le début d’une sortie de crise, mais le pays a de nouveau été endeuillé il y a dix jours par la pire attaque de l’histoire de l’armée tunisienne.
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