Madagascar: manifestation après l’arrestation de deux journalistes

Une cinquantaine de journalistes malgaches ont manifesté mardi à Antananarivo après l’arrestation de deux de leurs confrères, suite à la publication d’une lettre de lecteur accusant trois ministres d’être complices d’un trafic de bois de rose

Madagascar: manifestation après l’arrestation de deux journalistes © AFP

Madagascar: manifestation après l’arrestation de deux journalistes © AFP

Publié le 22 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

« Libérez nos collègues. . . L’Etat ne supporte pas la démocratie. . . Limogez Rivo Rakotovao », le ministre chargé des Infrastructures qui a porté plainte contre eux, ont crié les manifestants qui brandissaient une banderole où était écrit « Non à l’emprisonnement des journalistes ».

« Puisque l’Etat nous applique la censure, alors nous aussi, nous allons censurer l’Etat », a déclaré Michel Ralidera, le meneur de la manifestation, annonçant que les journalistes allaient boycotter les informations émanant du gouvernement.

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Le directeur de la publication du journal Madagascar Matin, Jean-Luc Rahaga, et son rédacteur en chef, Didier Ramanoelina, ont été arrêtés lundi pour « diffamation publique et délit de presse », a expliqué à l’AFP leur avocat Vivier Raoelson.

Ils encourent de six mois à deux ans de prison ferme et le journal risque un mois de suspension, selon Me Raoelson.

Madagascar Matin avait publié la semaine dernière une lettre de lecteur accusant trois ministres d’être impliqués dans les trafics de bois de rose.

« J’ai déposé une plainte en tant que personne, parce que ma dignité a été bafouée » a expliqué à la télévision nationale Rivo Rakotovao, l’un des trois ministres cités dans la lettre.

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« Comment osez-vous dire dans le journal que je suis un voleur? C’est injuste », a lancé ce ministre proche du président Hery Rajaonarimampianina, pour justifier son choix d’aller directement en justice au lieu de se contenter de demander un démenti.

« Mettre deux journalistes en prison pour une affaire de diffamation est une mesure disproportionnée », a déclaré Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières.

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« Il est inquiétant de voir la Grande Ile revenir aux plus sombres heures de la censure. Nous demandons la libération immédiate de ces deux journalistes qui n’ont rien à faire en prison », a-t-elle ajouté.

Le bois de rose, espèce protégée et menacée d’extinction, est au coeur d’un trafic prohibé, essentiellement destiné à l’Asie. Hery Rajaonarimampianina avait fait de la fin de ces lucratives exportations illégales l’une de ses priorités quand il est arrivé au pouvoir en janvier.

Le procès des deux journalistes doit avoir lieu mercredi.

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