RDC: poursuite des opérations pour sauver les rescapés d’un accident de train

Les efforts se poursuivaient jeudi pour sauver les rescapés de l’accident de train qui a tué mardi plusieurs dizaines de personnes, dans une zone enclavée et marécageuse nichée dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC).

RDC: poursuite des opérations pour sauver les rescapés d’un accident de train © AFP

RDC: poursuite des opérations pour sauver les rescapés d’un accident de train © AFP

Publié le 24 avril 2014 Lecture : 3 minutes.

« Une grue spéciale avec une main-d’oeuvre supplémentaire spécialisée dans le déraillement est arrivée sur les lieux depuis (mercredi) 23H00 (21H00 GMT) pour soulever les wagons », a déclaré à l’AFP le ministre de la Santé, le Dr Félix Kabange Numbi.

Mercredi, « j’ai parlé avec une femme dont la jambe était coincée par un wagon, et là on vient de la dégager », s’est-il réjoui. « Hier soir, il y avait encore quelques personnes qui parlaient » dans les décombres, dit-il, tandis que selon plusieurs sources, on pouvait aussi entendre des victimes pousser des cris.

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Le drame est survenu dans un lieu très enclavé et marécageux, à environ 65 kilomètres au nord de Kamina, une localité située à quelque 600 km au nord-ouest de Lubumbashi, la capitale de la riche province minière du Katanga, après qu’un train de marchandises transportant des passagers clandestins a déraillé.

D’une source à l’autre, les bilans provisoires passent du simple au double. Mercredi soir, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a évoqué « au moins 57 morts », alors qu’un journaliste de Kamina en rapportait 70, et l’ONG des droits de l’Homme Justicia une centaine.

– 11 blessés graves évacués sur Lubumbashi –

« J’ai dénombré moi-même mercredi 40 morts. Ce matin, on m’a annoncé que le bilan est monté à 48 », a pour sa part expliqué le Dr Kabange Numbi. « J’ai vu le corps de quelques femmes, d’une fillette, des personnes mortes coincées entre deux wagons ».

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« Il y a par ailleurs 160 blessés et 11 blessés graves. Les blessés graves seront évacués aujourd’hui sur Lubumbashi », a-t-il précisé.

Mercredi soir, la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC), qui avait envoyé la grue et le personnel spécialisé, a convoyé trois voitures de train pour récupérer des blessés. « L’armée, la police, la Croix-Rouge, les services administratifs » participent aussi, a dit le ministre.

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Dans un communiqué, la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) a annoncé que « dès l’annonce de l’accident (. . . ) une équipe médicale de la Monusco à Kamina s’est rendue sur les lieux et a administré les premiers secours ». Elle a fourni « pansements et « médicaments de premier secours », selon le ministre de la Santé.

– Pilleurs de cadavres –

La zone de l’accident, très enclavée, marécageuse et inaccessible en voiture, complique les opérations à l’extrême. Le ministre a expliqué qu’il s’est fait déposer près du lieu du drame par un hélicoptère de la Monusco et a encore dû marcher trois kilomètres dans une brousse épaisse pour se rendre sur place.

L’accident semble attiser des convoitises. Un responsable local, cité par le journaliste de Kamina, a expliqué que l’armée a dû chasser des civils qui voulaient dépouiller de leurs biens des cadavres – une pratique courante lors des catastrophes en RDC, où la majorité de la population vit dans une grande pauvreté.

A cause de la chaleur écrasante qui s’abat en ce moment sur la région, certains corps ont déjà commencé à se décomposer. « Nous devons avoir de la chaux et du désinfectant qui doivent arriver pour traiter le site », a indiqué le ministre de la Santé.

Une enquête doit permettre d’éclaircir les circonstances du drame, qui serait survenu lorsque la locomotive, neuve, s’est emballée, provoquant la chute du train dans un virage. Elle devrait aussi aider à comprendre comment des passagers clandestins se sont retrouvés dans un train de marchandises.

Les accidents de train sont assez fréquents en RDC, dont le réseau ferroviaire, mis en service à l’époque coloniale belge, n’a été que peu entretenu depuis l’indépendance, en 1960.

La Banque mondiale finance un projet qui doit notamment restaurer la « viabilité financière et opérationnelle » de la SNCC, en plein redressement économique. Via ce projet, la RDC a acquis de nouveaux équipements, dont des rails et des locomotives.

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