Afrique du Sud: forte hausse de l’espérance de vie grâce aux antirétroviraux

La généralisation des traitements antirétroviraux dans une zone rurale d’Afrique du Sud a entraîné une très forte hausse de l’espérance de vie des adultes infectés par le virus responsable du sida, révèle une étude publiée jeudi aux Etats-Unis.

Afrique du Sud: forte hausse de l’espérance de vie grâce aux antirétroviraux © AFP

Afrique du Sud: forte hausse de l’espérance de vie grâce aux antirétroviraux © AFP

Publié le 21 février 2013 Lecture : 2 minutes.

Cette campagne menée au sein d’une communauté rurale de la province du KwaZulu-Natal, où le taux d’infection des adultes atteint 29%, s’est traduite par un gain de 11,3 années d’espérance de vie sur une période de huit ans (2004-2011) durant laquelle ce programme a été généralisé, précisent les auteurs de ces travaux parus dans la version en ligne de la revue Science.

Ils soulignent aussi que les bienfaits de ces traitements ont largement surpassé leurs coûts.

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« Il s’agit de l’un des gains d’espérance vie les plus rapides jamais observés dans l’histoire de la santé publique », estime le Dr Till Bärnighausen, professeur de santé publique à l’Université Harvard, qui a dirigé cette étude.

« La généralisation des traitements antirétroviraux menée par le secteur public a largement inversé le déclin de l’espérance de vie, qui résultait des infections par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) dans les années 1990 et au début de la décennie 2000 dans cette province », relève Jacob Bor, chercheur à la faculté de santé publique de l’Université Harvard et principal auteur de ces travaux.

Des études précédentes avaient déjà montré un gain important de santé grâce à ces traitements dans des essais cliniques.

Mais ces travaux sont les premiers à mesurer directement l’impact sur l’espérance de vie de toute une population.

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Pas d’effets pénalisants

En 2003, l’année avant que les antirétroviraux ne deviennent largement disponibles pour la population du KwaZulu-Natal, l’espérance de vie des adultes était de 49,2 ans. En 2011, elle atteignait 60,5 ans.

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Hommes et femmes ont enregistré des gains importants de 9 et 13,3 ans respectivement.

Utilisant les données de 2000 à 2011 sur les causes de mortalité au sein d’un groupe de 100. 000 personnes, ces chercheurs ont pu calculer l’espérance de vie parmi les individus décédés d’autres causes que celles liées au VIH.

Ils ont constaté que les gains provenaient presque exclusivement d’une hausse de l’espérance de vie des malades atteints du VIH, sans changement notable chez les autres adultes.

« Un grand nombre de personnes se sont inquiétées des effets pénalisants pour la population non infectée par le VIH mais ayant besoin de soins pour d’autres maladies, vu que le programme public d’antirétroviraux nécessite beaucoup de ressources », explique Jacob Bor.

Mais, ajoute-t-il, « nous n’avons constaté aucune indication que c’était le cas ».

Pour les gains d’espérance de vie, les chercheurs ont suivi près de 17. 000 personnes séropositives de 2004 à 2011.

Le coût total de ce programme s’est élevé à 10,8 millions de dollars, soit un montant de 1. 593 dollars par année de vie sauvée.

Plusieurs études ont montré que le fait de traiter un grand nombre de personnes infectées avec des antirétroviraux réduisait fortement la transmission du VIH dans la population.

L’Afrique du Sud, le pays le plus touché au monde par le sida, est aussi celui qui a le plus grand programme d’antirétroviraux. Près de 1,7 million de personnes en bénéficient, sur les 5,6 millions qui sont séropositives.

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