Centrafrique: l’attaque de Ndélé oeuvre d’une faction rebelle d’un mouvement centrafricain

L’attaque lundi de Ndélé, grosse ville du nord de la Centrafrique dont une partie de la population a fui les combats, est l’oeuvre d’une faction dissidente de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), a appris l’AFP mardi de sources concordantes.

Centrafrique: l’attaque de Ndélé oeuvre d’une faction rebelle d’un mouvement centrafricain © AFP

Centrafrique: l’attaque de Ndélé oeuvre d’une faction rebelle d’un mouvement centrafricain © AFP

Publié le 11 décembre 2012 Lecture : 3 minutes.

De sources concordantes, les hommes de l’UFDR ont aussi attaqué les villes de Sam Ouandja et Ouadda, deux villes situées au nord-est du pays (200 km de Ndélé), où l’armée n’est pas ou peu présente.

Les liaisons téléphoniques avec la région sont coupées, seules les téléphones satellitaires permettant de communiquer avec Ndélé, ville de 15 à 20. 000 habitants. Aucun bilan officiel n’a été donné, mais une source militaire proche du Haut commandement a indiqué que « les FACA (Forces armées centrafricaines) ont perdu (au moins) un homme à Ndélé ».

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Le +colonel+ Naokoro, partisan du chef dissident de l’UFDR, Michel Djotodia, qui remet en cause les accords de paix signés en avril 2007, a revendiqué les attaques: « Je confirme que les villes de Ndélé, Sam Ouandja et Ouadda, sont sous contrôle (de la faction) de l’UFDR du président Djotodia ».

« Nos forces ont fait prisonniers des éléments des FACA à Sam Ouandja. Nous avons récupéré un véhicule équipé d’une mitrailleuse lourde. Les FACA sont en débandade », a-t-il ajouté

« Cela fait six ans aujourd’hui que nous avons signé des accords de paix avec le gouvernement. Mais rien n’a été fait pour pour nous sortir de la misère. Nous voulons que le gouvernement nous dise où nous en sommes avec ces accords de paix », s’est insurgé le colonel Naokoro.

La source militaire proche du Haut commandement a affirmé à l’AFP que « l’armée était en train de procéder à la relève du détachement de Ndélé. Malheureusement, le convoi est tombé en panne à 7 km de Ndélé la veille de l’attaque. Il est obligé de reculer de 45 km pour attendre les instructions en vue d’une contre-attaque ».

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« Seule une quinzaine d’éléments du précédent détachement était restée à Ndélé en attente de la relève quand l’attaque a été lancée », a poursuivi cette la source.

« D’après les informations recueillies sur place, les FACA se sont retirées de la ville au moment de l’attaque », a encore affirmé la source.

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Les FACA étaient soutenues par les hommes de l’ex-rébellion de la Convention des patriotes pour le justice et la paix (CPJP) qui occupent la ville en bonne intelligence avec l’armée depuis les accords de paix signés en 2011.

« Les éléments de la CPJP ont opposé une résistance, mais ils ont été mis en déroute par nos hommes et obligés de fuir », a assuré le « colonel » Naokoro.

Joint mardi par l’AFP, un dirigeant de l’ex-rébellion de l’UFDR, proche de de son chef Zakaria Damane qui a signé les accords de paix avec le pouvoir, assure que « depuis lundi matin les hommes de Michel Djotodia ont surpris et désarmé les éléments des FACA à Sam Ouandja et à Ouadda, avant de lancer l’attaque contre Ndélé où il n’y avait que quelques dizaines d’éléments de l’armée qui ont tous fui. D’après nos informations, ils ont mis en déroute les éléments des forces armées centrafricaines (FACA) ».

Lundi, une source militaire avait précisé: « Des hommes armés sont entrés dans la ville en tirant à l’arme automatique. Puis de fortes détonations ont commencé à se faire entendre, provoquant la débandade parmi les habitants qui ont fui en direction des villes voisines, ou encore de la brousse ».

Ndélé, carrefour du nord près de la frontière tchadienne et par où passent de nombreux convois entre le Soudan et le Cameroun, avait été le théâtre d’affrontements violents entre différentes rébellions et l’armée entre 2007 et 2010.

L’attaque de lundi survient alors que l’armée centrafricaine est confrontée depuis septembre au nord de Bangui, à une série d’attaques attribuées à une faction rebelle de la CPJP refusant elle aussi les accords de paix signés par leur mouvement.

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