Méditations africaines : et les maths dans tout ça ?

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Publié le 12 août 2013 Lecture : 1 minute.

Méditations africaines : à la rencontre des intellectuels africains
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Méditations africaines : à la rencontre des intellectuels africains

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Imaginez un monde où il n’y aurait plus aucun moyen de protéger ses informations personnelles. Vos secrets bancaires accessibles à n’importe qui… Pas très réjouissant ! C’est pourtant ce qu’il risque de se produire avec l’arrivée des ordinateurs quantiques. En mai, la Nasa et Google ont acquis le deuxième ordinateur quantique jamais créé, 3 600 fois plus rapide que les machines actuelles. Ce type d’appareil promet de véritables découvertes, mais, explique Mamadou Sanghare, spécialiste de cryptographie et d’algèbre non commutative, "il va aussi pouvoir lire tous les codes servant à protéger les données informatiques, comme celles que vous avez sur votre carte bancaire". Autant dire que ce chercheur sénégalais et ses collaborateurs de l’université Cheikh-Anta-Diop et du Centre de recherche de Mbour (à 80 km de Dakar) ont du pain sur la planche.

À la recherche d’un Einstein africain

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Depuis 2011, le mathématicien, ancien étudiant de la faculté des sciences et techniques de Rabat, dirige l’African Institute for Mathematical Sciences (AIMS) du Sénégal, un pôle d’excellence conçu sur le modèle de celui créé au Cap (Afrique du Sud) en 2008 et financé par des bailleurs internationaux (Canada, Allemagne, France, Royaume-Uni). À l’origine de ce projet, des chercheurs qui se sont lancé un joli pari : former le futur Einstein africain, dans 15 centres à travers le continent. Les étudiants sélectionnés bénéficient des enseignements de chercheurs importants, comme des lauréats de la médaille Fields (l’équivalent du prix Nobel pour les mathématiques). AIMS-Ghana a ouvert ses portes en 2012 et AIMS-Cameroun devrait voir le jour en 2014. "Mais les mathématiques, ce n’est pas que du calcul qui nous aide, par exemple, à travailler à la résolution de problèmes écologiques, comme l’érosion côtière. C’est aussi un langage qui nous permet de modéliser des phénomènes sociaux, comme la formation et la cohésion des partis politiques", explique Mamadou Sanghare, qui, depuis le Sénégal, s’inscrit au coeur d’un réseau mondial de chercheurs hors pair. 

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