Sénégal – Football : El Hadji Ousseynou Diouf, grandeur et décadence

Buteur, dribbleur hors pair, fin tacticien… El Hadji Ousseynou Diouf, 31 ans, a fait rêver tout un continent le temps d’une Coupe du monde en 2002. Mais depuis, « Bad boy » s’est construit une mauvaise réputation qui a considérablement gâché sa carrière.

Diouf, archétype de la carrière gâchée, l’attaquant sénégalais traîne une sale réputation. © SIPA

Diouf, archétype de la carrière gâchée, l’attaquant sénégalais traîne une sale réputation. © SIPA

Publié le 25 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Afrique : foot, fric et frasques
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Nous sommes en 2002, Coupe du monde en Corée et au Japon. L’équipe nationale du Sénégal participe pour la première fois de son histoire à cette compétition.

Faisant parler toute l’étendue de son talent, il propulse les Lions de la Teranga en quart de finale et se classe 7e meilleur joueur de la Coupe du monde. Un peu plus tôt dans l’année, au Mali, il avait déjà emmené ses coéquipiers en finale (perdue aux tirs au but contre le Cameroun) de la Coupe d’Afrique des nations. L’homme aux cheveux jaunes avait également illuminé les éliminatoires l’année précédente. Il cumule ainsi le titre de meilleur joueur africain en 2001 et 2002.

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"Bad Boy"

Dans la foulée, il quitte le club français de Lens pour Liverpool, en Angleterre, avec un salaire « de 50 millions de F CFA [plus de 76 000 euros, NDLR] par semaine », selon Pape Lamine Ndour, journaliste sportif. Le temps des vertiges commence, Diouf dérape. Sur les terrains, crachats et insultes deviennent sa spécialité. Dans la vie, il défraie la chronique, notamment lors de ses retours au pays. Ibrahima Fall, un journaliste sportif qui a couvert l’un de ses procès à Dakar en 2006, se souvient : « Une femme avait porté plainte contre lui pour une gifle donnée au Casino du Cap-Vert, un night-club. » En fait, « Bad Boy », surnom que lui a donné la presse sénégalaise, multiplie les virées nocturnes accompagné de molosses pour assurer sa sécurité. « Il arrivait en boîte vers 3 heures du matin. Il lui arrivait de payer à boire à tous les clients et d’inviter les gens à danser moyennant 50 000 F CFA. Mais une fois soûl, il devenait ingérable », raconte un videur de l’une des discothèques fréquentées par la star. « Il pouvait dépenser jusqu’à 1 million de F CFA en une soirée », ajoute une caissière. De quoi gâcher une carrière.

Après Liverpool, il a joué à Bolton, Sunderland, Blackburn, aux Glasgow Rangers puis à Doncaster, un club de 2e division. Il vient de signer à Leeds, un club plus coté. Le Lion s’est-il assagi pour autant ? Pas totalement. En avril dernier, il a été interpellé puis libéré sous caution à la suite d’une bagarre à Manchester. Il n’a plus endossé le maillot sénégalais depuis 2009. Et a été suspendu en juillet 2011 pour avoir dénoncé des « magouilles » dans le football sénégalais.

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