Paul Kagamé officiellement réélu avec 93 % des voix

Les résultats complets de la présidentielle du lundi 2 août sont tombés à Kigali. Le score du président sortant, légèrement en retrait par rapport à celui du scrutin de 2003, est sans appel.

Paul Kagamé fête sa victoire, le 10 août 2010 au grand stade de Kigali. © AFP

Paul Kagamé fête sa victoire, le 10 août 2010 au grand stade de Kigali. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 11 août 2010 Lecture : 2 minutes.

Le sacre de Paul Kagamé
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Le sacre de Paul Kagamé

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Cette fois, la messe est dite. Le président rwandais Paul Kagamé, 52 ans dont 16 au pouvoir (depuis le génocide de 1994) et sans véritable opposition, a triomphalement remporté l’élection présidentielle avec 93 % des voix. Il est reconduit à la tête de son pays pour sept ans, mais il fait tout de même moins bien que lors de sa première élection à la tête du pays, en 2003, quand il avait remporté 95 % des suffrages exprimés.

L’« hyper candidat » a rassemblé 4 638 560 votes, soit 93,08 % des bulletins exprimés », a annoncé mercredi à la mi-journée la Commission électorale nationale (NEC).
Ses trois « rivaux », que les détracteurs de Kagamé qualifient de « faire-valoir » car ils avaient soutenu ce dernier en 2003, Jean Damascene Ntawukuriryayo du Parti social démocrate (PSD), Prosper Higiro et Alvera Mukabaramba, ont obtenu respectivement 5,15 %, 1,37 % et 0,4 % des suffrages.

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« Farce électorale »

Selon les « résultats complets » de la NEC portant sur les 30 districts du pays, le taux de participation est aussi impressionnant que le score du président en atteignant 97,51 % !

Pour cette seconde élection présidentielle depuis les massacres, trois partis récemment apparus, dont deux non reconnus par les autorités (en particulier celui de Victoire Ingabire), ont été de facto exclus du vote et ont dénoncé une « farce électorale ».

Le scrutin s’est déroulé sans incident notable. Seule voie discordante parmi les 1 400 observateurs électoraux accrédités par les autorités et qui ont assisté aux opérations de vote, les représentants du Commonwealth ont regretté « un manque de voix critiques d’opposition ».

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Dernier mandat théorique

Dès lundi soir, des dizaines de milliers de partisans du président sortant avaient célébré avec lui au grand stade de Kigali cette « victoire », largement attendue et, pour tout dire, annoncée depuis longtemps.

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Tout au long d’une campagne impeccablement organisée par le FPR, relayée jusque sur la moindre colline et sur internet, l’hyper-candidat Kagamé a mobilisé des centaines de milliers de Rwandais, mis en avant les progrès socio-économiques du Rwanda depuis 16 ans et promis de « poursuivre la bataille pour le développement, la paix et l’unité du paix ».

Critiqué par plusieurs ONG internationales et attaqué par une opposition en exil virulente, Kagamé assure « ne pas avoir pour problème immédiat de se trouver un successeur ». Selon les termes actuels de la Constitution rwandaise, il entame son second et dernier mandat. En théorie, du moins.
 

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