Mali : de bien hautes études

 Management, langues étrangères, commerce… Le pôle Amadou-Hampâté-Bâ de Balako offre déjà un large choix de formations. Avec une nouveauté pour cette rentrée au Mali : l’Institut d’études politiques.

Le nouveau campus a été inauguré en 2010 © AFP

Le nouveau campus a été inauguré en 2010 © AFP

Publié le 4 octobre 2011 Lecture : 3 minutes.

Quelques jours avant la rentrée académique au Mali, Abdoullah Coulibaly, président-directeur général du pôle universitaire Amadou-Hampâté-Bâ, surveillait en personne l’avancement des travaux dans son établissement. Situé dans le quartier Hamdallaye, le nouveau campus a été inauguré en novembre 2010. Il offre déjà bien des facilités à ses étudiants et enseignants : une agence bancaire avec un guichet Western Union, des chambres d’hôtes pour les professeurs invités, une terrasse couverte sur le toit… auxquelles viennent de s’ajouter une vaste cafétéria pour les quelque 200 étudiants du campus, ainsi qu’une salle de fitness.

Ce ne sont pourtant pas ces nouveaux locaux qui procurent le plus de fierté à Abdoullah Coulibaly. « Plus le temps passe, plus le pôle universitaire Amadou-Hampâté-Bâ gagne en crédibilité. Aussi bien au Mali qu’à l’étranger », se félicite-t-il. Par exemple, pour la rentrée 2011-2012, l’établissement propose un master en géopolitique en partenariat avec l’Institut des études politiques d’Aix-en-Provence (France). Une première en Afrique subsaharienne. Et une pierre de plus au pôle d’excellence dont il rêve. « Mon ambition est de faire en sorte que des étudiants, au lieu d’aller en France, aux États-Unis ou même dans les pays du Maghreb, viennent étudier ici, au Mali. » Le campus accueille déjà des étudiants et professeurs burkinabè, guinéens, ghanéens, ivoiriens et même chinois.

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Une copie à revoir sérieusement

Surpopulation scolaire, grèves à répétition… Le système éducatif malien souffre depuis des années, incapable de s’adapter au nombre croissant de jeunes. La société civile dénonce le manque d’anticipation des autorités, mais aussi la politisation du milieu scolaire par l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM). Elle était en première ligne lors de la révolution de 1991 et constitue aujourd’hui une force dont les politiques veulent garder le soutien. Mais la mainmise de l’AEEM sur l’université et les grandes écoles complique les tentatives de restructuration. « Ils contrôlent tout : les jours de cours, d’examen, l’octroi des chambres, les diplômes… », raconte un étudiant en droit. Alors, une fois de plus, le gouvernement a fermé l’université et les grandes écoles publiques le 14 juillet dernier. Et la rentrée, traditionnellement prévue en octobre, ne semble pas près d’avoir lieu.M.G.-B.

Excellence. Ancien consultant international en gestion d’entreprise, Abdoullah Coulibaly, 60 ans, a parcouru le monde pendant vingt ans avant de rentrer au Mali, en 2001. Son objectif : participer au développement de son pays par l’éducation.

Le système éducatif malien souffrant de malaise chronique depuis une quinzaine d’années, il constate chaque jour l’inadéquation de l’enseignement supérieur public aux besoins d’un pays en quête de modernité. Son curriculum vitæ lui ouvre les portes d’établissements d’enseignement supérieur occidentaux cotés et ses économies lui permettent de trouver des locaux pour y installer un centre de formation universitaire.

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C’est ainsi qu’en 2001 naît l’Institut des hautes études en management (IHEM), le premier établissement privé d’enseignement supérieur dont le programme est établi en partenariat avec une université de renommée internationale – l’Université du Québec à Montréal (Uqam) – et qui propose un double diplôme.

En dix ans, trois autres établissements seront créés : le Centre d’excellence de formation en langues (Cefla), l’École supérieure de commerce (Sup de Co) et, pour cette rentrée académique d’octobre 2011, l’Institut d’études politiques. Déjà, Abdoullah Coulibaly planche sur la création d’une formation en journalisme. Les partenariats aussi se multiplient, avec des universités françaises (Paris Ouest-Nanterre-La Défense, Évry-Val-d’Essonne) et américaine (Georgia State University), ainsi qu’avec les milieux économiques, comme l’Association des contrôleurs, inspecteurs et auditeurs du Mali (Aciam).

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Seul bémol : les frais de scolarité, loin d’être à la portée de tous. Ils oscillent entre 1 million de F CFA (1 525 euros) l’année pour une licence et 8 millions de F CFA l’année pour un Executive MBA. Des sommes élevées qu’Abdoullah Coulibaly explique par la qualité des enseignements : « La plupart des formateurs viennent de France, du Canada. Les étudiants ont un confort et une qualité de travail comme nulle part ailleurs. Tout cela a un coût. » 

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