Droit de réponse

Publié le 26 septembre 2005 Lecture : 3 minutes.

Votre collaborateur, Cheikh Yérim Seck, a fait une caractérisation erronée de mon parcours politique, dans son article intitulé « Sénégal : Wade veut jouer les prolongations », paru dans le numéro 2330. Voici le passage contenant les allégations que je conteste : « En l’espace de cinq ans, le chef de l’État a remplacé dans de nombreuses localités du pays les responsables de son propre parti par des « transhumants », ces transfuges passés avec armes et bagages du Parti socialiste (PS, anciennement aux affaires) au PDS. Ceux-là mêmes qui avaient été désavoués par les électeurs en 2000 et 2001 : Assane Diagne et Aïda Mbodj à Bambey ; Adame Sall et Soda Ndiaye à Matam ; Mbaye-Jacques Diop à Rufisque ; Abdourahmane Sow à Louga ; Salif Ba à Kaolack… Les Sénégalais rejettent ces figures usées de la vie politique, incarnation des griefs qui les ont conduits à voter pour l’alternance en 2000. »
Il est tout à fait faux de me qualifier de « transhumant ». N’importe quel observateur de la vie politique du Sénégal sait que je n’ai pas attendu la défaite du Parti socialiste pour intégrer le PDS.
Avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2000, j’ai adressé une lettre publique au président Abdou Diouf pour lui demander d’apporter des mesures radicales de rupture dans la gestion du PS, lui suggérant notamment d’en changer la direction. Je lui faisais remarquer que ce sont les méthodes alors en cours qui étaient condamnées par les Sénégalais. Ma demande étant restée vaine, j’ai démissionné entre les deux tours de l’élection, une démission qui a porté un rude coup politique, électoral et psychologique au PS et son candidat, Abdou Diouf.
J’ai ensuite intégré le FAL (Front pour l’alternance), l’alliance mise sur pied pour porter la candidature de Me Abdoulaye Wade au second tour.
Au lendemain de sa victoire, qui est aussi mienne, j’ai formé le PPC (Parti pour le progrès et la citoyenneté), formation politique qui est allée toute seule aux élections législatives en 2001, en dehors de toute coalition, et qui a obtenu un poste de député.
C’était après l’alternance.
Il est donc inexact de parler de moi en termes pour le moins irrespectueux de « figure usée de la vie politique ». Une phrase qui sonne plus comme celle d’un pamphlétaire que d’un journaliste, observateur supposé neutre.
Mes amis et partisans, à travers tout le Sénégal, sont aujourd’hui avec moi dans le PDS, après la fusion de nos deux partis intervenue le 20 mai 2002, suite à un appel dans ce sens de Me Abdoulaye Wade.
Une fusion entre deux partis souverains, comme le Sénégal en a toujours connu, à l’exemple de ce que Léopold Sédar Senghor et Lamine Guèye avaient fait, alors que je siégeais au bureau politique du BDS, au titre des jeunes, en février 1958.

NLDR : Sous l’appellation de « transhumant », on désigne aujourd’hui au Sénégal les militants et responsables du Parti socialiste qui ont quitté cette formation pour le Parti démocratique sénégalais (PDS), arrivé aux affaires en mars 2000.
Suivant cette définition, Me Mbaye-Jacques Diop est, dans l’ordre chronologique, le premier des transhumants. Membre historique du PS, à l’instar d’un Abdoulaye Diack ou d’une Arame Diène, il a, en effet, provoqué un séisme au sein du parti d’Abdou Diouf en le quittant avec fracas entre les deux tours de la présidentielle de 2000, après que Diouf eut été mis en ballottage.
Si l’on peut regretter l’usage de l’expression sans doute excessive de « figures usées de la vie politique » pour qualifier les « transhumants », il est donc difficile de ne pas citer parmi ces derniers l’actuel président du Haut Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales.

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