Conakry : Haro sur les bouchons !

Capitale congestionnée, régions enclavées. Plusieurs projets d’aménagement ont été lancés afin d’améliorer le réseau routier du pays.

Publié le 10 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Le réseau routier guinéen (long de 34 000 kilomètres) est dans un état catastrophique. Sur l’ensemble du pays comme dans la capitale. Installée au bord de l’océan Atlantique sur une presqu’île de 36 kilomètres de long et 2,6 kilomètres de large, Conakry est en proie à d’innombrables embouteillages. Aux heures de pointe, l’accès au centre administratif, concentré à l’extrémité de la presqu’île, relève du parcours du combattant. Avec des infrastructures portuaires implantées en plein centre-ville dans la commune de Kaloum, le cœÂur de la capitale est fréquemment encombré en raison de l’important trafic routier qui provient du Port autonome de Conakry (PAC).

À l’intérieur du pays, si les principaux axes, bien que peu entretenus, sont relativement en bon état, les régions agricoles telles que la Guinée maritime (ouest) ou la Guinée forestière (sud-est) restent enclavées. Faute de routes. Un manque qui pénalise lourdement l’écoulement du café, du cacao, de l’huile de palme et du riz local vers la capitale. Pour remédier aux problèmes de circulation des personnes et des marchandises dans Conakry, le nouveau gouvernement souhaite redessiner le visage de la ville grâce à plusieurs projets financés par des bailleurs de fonds. Plus gros chantier de la capitale, la construction de la « deux fois deux voies », une bande de bitume de plus de dix kilomètres de long qui reliera directement le quartier de Tombo (centre-ville) à l’aéroport international de Conakry-Gbessia, devrait coûter 80 millions de dollars, dont 12,4 millions sont financés par l’Agence française de développement (AFD). Fin des travaux en 2011.

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En attendant, faute de pouvoir reconstruire entièrement la capitale, le gouvernement devrait obtenir du Fonds d’investissement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) un prêt de 9 millions de dollars pour l’achat, en Inde, d’une centaine de bus. Lesquels seront utilisés pour relier Kaloum aux quartiers périphériques dès octobre 2007. La création d’un train de banlieue qui doit servir au transport des passagers, des marchandises et des ordures ménagères est également envisagée. Quelque 50 millions de dollars sont nécessaires à la réhabilitation des voies ferrées qui traversent Conakry, et à la construction d’un port sec en dehors de la capitale afin d’y stocker les conteneurs sortis du PAC.

Particulièrement saturé par l’augmentation du trafic en provenance de l’Asie, et notamment de la Chine, de plus en plus présente dans le pays, le PAC ne peut accueillir plus de 50 000 boîtes. Lancé en 2003, le troisième projet d’extension du PAC prévoyait le doublement de la capacité d’accueil en prévision d’une saturation du port annoncée pour 2010. Financé par l’AFD, la KFW (coopération allemande) et la Banque européenne d’investissement (BEI), à hauteur de 12 millions d’euros chacun, le projet est actuellement au point mort en raison d’un arriéré de 2 millions d’euros de l’État envers la BEI. Mais l’espoir subsiste. Fin juillet, les trois bailleurs de fonds ont donné leur accord de principe pour la reprise du projet. Enfin, l’aéroport international de Conakry-Gbessia devrait également être délocalisé, d’ici à 2010, à une soixantaine de kilomètres au sud de la capitale, dans la région de Forécariah.

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