Congo – Centrafrique : entre Sassou Nguesso et Samba-Panza, le torchon brûle

Les relations entre la présidente de la transition centrafricaine Catherine Samba-Panza et le président congolais Denis Sassou Nguesso (DSN), médiateur officiel pour la Centrafrique, sont aujourd’hui glaciales. État des lieux.

Catherine Samba-Panza et Denis Sassou Nguesso, à Brazzaville, en juin 2014. © GUY-GERVAIS KITINA/AFP

Catherine Samba-Panza et Denis Sassou Nguesso, à Brazzaville, en juin 2014. © GUY-GERVAIS KITINA/AFP

Publié le 28 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

Que se passe-t-il donc entre Bangui et Brazzaville pour qu’un communiqué du ministère congolais des Affaires étrangères en date du 17 janvier se félicitant des "avancées enregistrées lors des discussions de Nairobi" sur la crise centrafricaine soit suivi, trois jours plus tard, d’un autre signé cette fois du ministre centrafricain de la Sécurité, qualifiant ces mêmes discussions de "plan machiavélique de déstabilisation de la transition" ?

Une chose est sûre : fraîches depuis le début, les relations entre Catherine Samba-Panza (CSP), la présidente de la transition, et Denis Sassou Nguesso (DSN), le chef de l’État congolais (par ailleurs médiateur officiel pour la Centrafrique), sont aujourd’hui glaciales. Fin décembre 2014, ce dernier a pris sur lui de solliciter Uhuru Kenyatta, son homologue kényan, pour que se tiennent à Nairobi des négociations informelles entre les leaders des groupes armés centrafricains, ainsi qu’une rencontre entre l’ancien président François Bozizé et son tombeur, Michel Djotodia – laquelle a effectivement eu lieu.

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Soupçons de trahison

Ces pourparlers toujours en cours se déroulent sous la double houlette d’un facilitateur kényan, l’ancien président du Parlement Kenneth Marende, et d’un jeune conseiller spécial de Sassou Nguesso, le Sud-Soudanais Albino Abouge, proche des présidences sud-africaine et nigériane.

Appuyés par la Commission de l’Union africaine, ils ont pour objectif de préparer le Forum de réconciliation de Bangui, qui devrait avoir lieu en mars, en prélude à l’élection présidentielle, annoncée pour le mois d’août. Problème : les autorités de Bangui, Samba-Panza en tête, jurent avoir été tenues complètement à l’écart des négociations de Nairobi, au point qu’elles soupçonnent les organisateurs de chercher à les renverser pour mettre en place une nouvelle transition !

Le projet d’accord de Nairobi sur la cessation des hostilités, dont J.A. s’est procuré copie, n’est guère de nature à les rassurer puisqu’il prévoit une "révision de la charte de transition" en vue d’une "reconstitution du gouvernement national de transition". Alors que la présidence congolaise, qui a dépêché deux émissaires auprès de CSP pour l’informer du contenu des pourparlers, assure qu’elle ne fait que "rapprocher les anciens présidents centrafricains afin de s’assurer de leur adhésion au processus de paix", son équivalente centrafricaine y voit "un énième complot" et appelle la France, les États-Unis et l’ONU à l’aide. Qui jouera les pompiers ?

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