Documentaire : « Eau argentée », contre la guerre

Le documentaire « Eau argentée » de Ossama Mohammed et Simav, sorti en salles le 17 décembre à Paris, est un bouleversant témoignage sur le conflit syrien et un âpre réquisitoire contre la guerre. À ne manquer sous aucun prétexte.

La coréalisatrice a filmé l’horreur et ce qui reste d’humanité à Homs. © DR

La coréalisatrice a filmé l’horreur et ce qui reste d’humanité à Homs. © DR

Renaud de Rochebrune

Publié le 18 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Qualifier Eau argentée de film important et original serait un euphémisme. D’abord parce qu’il s’agit d’un documentaire puissant qui plonge le spectateur dans le coeur bouillant de la guerre civile en Syrie à partir d’un montage subtil, efficace et terrifiant d’images vidéo amateur. Tournées avec un simple téléphone et diffusées sur Facebook, elles ont été recueillies au fil des mois par le grand réalisateur syrien Ossama Mohammed, exilé à Paris depuis 2011.

Mais surtout, Eau argentée contient un film dans le film, signé par une coréalisatrice opérant à distance et qui n’a jamais rencontré le maître d’oeuvre du long-métrage avant qu’il termine son montage. Le résultat final, elle ne l’a découvert qu’à son arrivée en France, lors de sa présentation au Festival de Cannes.

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Cet étonnant modus operandi est évoqué dans le titre même du film. Eau argentée est en effet la traduction en français de Simav, le prénom kurde de cette coréalisatrice, une jeune femme qui vivait – ou plutôt, survivait – à Homs pendant qu’Ossama Mohammed se préparait à réaliser son documentaire. Entrée en contact avec lui par Skype parce qu’elle avait apprécié un de ses textes, elle se demandait comment utiliser sa caméra et quoi filmer.

"Il faut tout filmer", lui a simplement répondu le cinéaste. Ce qu’elle a fait, envoyant régulièrement des images d’une effrayante beauté, témoignant ainsi de l’horreur quotidienne vécue dans les quartiers de sa ville, soumise à un terrible siège et à des bombardements intensifs. Avec, toujours, l’envie d’aller chercher ce qu’il reste d’humain dans un paysage dévasté. Comme ce petit Omar, si habile à se faufiler dans les rues malgré les snipers. Comme ces animaux domestiques abandonnés à leur sort, blessés ou faméliques.

L’utilisation de ces images et de certains des échanges entre Ossama Mohammed et Simav apporte un cachet unique et une authenticité qui font de ce plaidoyer contre le régime d’Assad, mais aussi contre la guerre, un document sans équivalent.

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Eau argentée, d’Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan (sortie à Paris le 17 décembre)

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