Football : Malabo CAN do it !

La Guinée équatoriale organisera la Coupe d’Afrique des nations, du 17 janvier au 8 février 2015. Quels sont ses atouts et ses faiblesses ?

Le stade de Malabo (15250 places) est l’un des plus modernes du continent. © Alexander Joe/AFP

Le stade de Malabo (15250 places) est l’un des plus modernes du continent. © Alexander Joe/AFP

Alexis Billebault

Publié le 28 novembre 2014 Lecture : 3 minutes.

Le 14 novembre, la Confédération africaine de football (CAF) a confié à la Guinée équatoriale l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), sa compétition phare. Cette décision offre à l’ancienne colonie espagnole la garantie d’une qualification d’office pour sa sélection nationale. Même si le Nzalang Nacional avait été disqualifié en juillet dernier par les autorités du football africain pour avoir aligné, face à la Mauritanie, un joueur non éligible d’origine camerounaise. La Mauritanie, éliminée sur le terrain, n’avait pas hésité à porter l’affaire devant la CAF… qui lui avait donné raison. Mais ce n’est pas tout, d’autres questions suscitent aujourd’hui la controverse.

Une politique de naturalisations décriée

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Depuis la visite d’Issa Hayatou, patron de la CAF, à Malabo le 13 novembre, où Teodoro Obiang, le chef de l’État équato-guinéen, a accepté de voler au secours de son ami – et de l’Afrique -, la CAF a passé l’éponge. La sélection entraînée par l’Espagnol Andoni Goikoetxea, affectueusement surnommé "Le boucher de Bilbao" à l’époque où il était joueur – depuis qu’il a massacré Diego Maradona en 1983 lors d’un match face à Barcelone -, est assurée de participer à la phase finale avec le statut de tête de série. "La Guinée équatoriale naturalise des joueurs africains, mais aussi sud-américains… ce qui est ennuyeux. Une équipe disqualifiée qui devient tête de série, cela me dérange. Mais je préfère que la CAN ait lieu là-bas plutôt qu’au Qatar", admet Claude Le Roy, le sélectionneur du Congo.

Si l’épais dossier des naturalisations pratiquées par la fédération équato-guinéenne a été soigneusement mis de côté, celui de l’organisation de la CAN va faire l’objet d’une vigilance accrue.

Le technicien français avait en effet affronté la Guinée équatoriale en qualifications pour la CAN 2013 alors qu’il dirigeait la RD Congo, et le doute planait déjà sur la légalité de certaines naturalisations. "La Guinée équatoriale est un petit pays (700 000 habitants), il n’a pas un réservoir de joueurs énorme, mais il a de l’argent…", explique Patrice Neveu, l’ex-sélectionneur de la Mauritanie, qui était sur le banc de touche des Mourabitounes lors de la confrontation avec le Nzalang. "Ce sont des méthodes discutables mais qui ne sont pas nouvelles…"

Des stades rutilants

Si l’épais dossier des naturalisations pratiquées par la fédération équato-guinéenne a été soigneusement mis de côté, celui de l’organisation de la CAN va faire l’objet d’une vigilance accrue. La Guinée équatoriale, qui avait coorganisé avec le Gabon l’édition 2012, dispose de deux stades neufs et modernes à Malabo (Nuevo Estadio, 15 250 places) et à Bata (Estadio Nkoantoma, 40 000 places). "Pour ce qui est des stades, des conditions d’entraînement et des hôtels, il n’y a rien à dire", souligne l’international sénégalais Guirane N’Daw (FC Metz), qui a participé à la CAN il y a deux ans. "Le problème, c’est qu’il y pleut beaucoup, et quand nous avons joué à Bata, la pelouse était dans un sale état."

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Outre ces enceintes, qui font partie des plus rutilantes du continent, deux autres ont été retenues pour accueillir le gratin du football africain : Mongomo, d’une capacité de 4 000 places, et Ebabiyin, 5 000 places. "On ne sait pas si ces deux villes disposent d’infrastructures hôtelières et sportives adéquates pour recevoir les équipes, les officiels, la presse et les supporters", s’inquiète Le Roy.

Le coût de la vie, élevé en Guinée équatoriale, devrait cependant dissuader beaucoup de supporters et de journalistes. Le pays, qui organisera la Coupe de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) à partir du 30 novembre, n’est pas à un paradoxe près. En juillet 2013, il avait renoncé à disputer la Coupe Cosafa (Council of Southern Africa Football Associations) en Zambie, prétextant des difficultés budgétaires. Et voilà qu’un an plus tard, il accepte d’organiser la coûteuse CAN…

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