Libye : Abdelhakim Belhadj prend du galon

Ancien opposant à Kadhafi, l’islamiste nationaliste Abdelhakim Belhadj  s’impose comme un interlocuteur incontournable au milieu du chaos libyen.

L’ancien révolutionnaire, à Tripoli, en 2012. © Mahmud Turkia/AFP

L’ancien révolutionnaire, à Tripoli, en 2012. © Mahmud Turkia/AFP

Publié le 17 octobre 2014 Lecture : 1 minute.

Abdelhakim Belhadj a eu plusieurs vies. D’abord jihadiste opposant à Kadhafi, il est en première ligne pendant la révolution en 2011, avant de devenir commandant militaire de Tripoli. Chef de guerre et habile stratège, ce colosse de 48 ans à la barbe bien taillée ne quitte plus son costume de chef du parti politique Al-Watan. Aujourd’hui, il règne en maître sur la capitale libyenne.

Dans l’ombre, aux côtés de la coalition Fajr Libya, composée de milices islamistes de Misrata et de Tripoli, il a contribué à chasser, le 23 août, les groupes armés de Zintan. Cet islamiste nationaliste est ainsi revenu au centre de l’échiquier libyen, divisé entre les autorités de Tobrouk, reconnues par la communauté internationale, et celles de Tripoli, sous sa férule.

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>> Lire aussi : La Libye, l’autre jihadistan

Belhadj se rêve en futur chef d’État

Parmi ceux qui le consultent, le nouvel envoyé spécial de l’ONU, Bernardino León, qui, le 29 septembre, a engagé un dialogue à Ghadamès entre députés des villes ennemies de Misrata et Tobrouk. Mais aussi Jacob Zuma, qui oeuvre à la relance du comité ad hoc de l’Union africaine pour la Libye, et qui, ce même jour à Pretoria, s’entretenait en tête à tête avec Belhadj. Au cours de cet entretien, le chef libyen a confirmé au président sud-africain sa rupture avec les Qataris qui, selon lui, "attisent la guerre en Libye" – il reste cependant très lié à son "ami" Recep Tayyip Erdogan, le président turc.

Belhadj a aussi évoqué sa vision d’une réconciliation nationale "incluant tous les Libyens" et s’est dit prêt à "pardonner à ses ennemis". Viscéralement anti-islamiste, Jacob Zuma, qui fut un proche de Kadhafi, semble avoir été séduit par cet homme "à la stature de chef d’État". Au cours du mois dernier, Belhadj s’est rendu à Alger, qui s’est dit disposé à amorcer un dialogue inclusif avec les acteurs du conflit libyen, dialogue dans lequel le leader islamiste pourrait jouer un rôle clé. Conscient de son influence, Belhadj se veut faiseur de paix et se rêve en futur chef d’État.

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