Cinéma : Ger Duany dans « The Good Lie », le film de sa vie

C’est l’histoire d’un enfant-soldat sud-soudanais qui s’est reconstruit aux États-Unis. Devenu acteur, il rejoue son incroyable destin dans « The Good Lie ».

Ger Duany est acteur mais aussi mannequin. © Jason Merritt / AFP

Ger Duany est acteur mais aussi mannequin. © Jason Merritt / AFP

Publié le 13 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

Il dit souvent de sa terre d’origine qu’elle a la même couleur que lui. D’un noir d’ébène, lumineux, sublime. Aujourd’hui, Ger Duany, acteur et mannequin sud-soudanais de 35 ans, partage l’affiche du film hollywoodien The Good Lie avec la star américaine Reese Witherspoon.

Cette terre, il l’a quittée il y a bien longtemps, en 1986. À l’époque, Ger – son prénom signifie "tout s’écroule" – a 8 ans à peine. Le Soudan est en pleine guerre civile et, comme beaucoup, il décide de fuir, à pied. Il trouve refuge dans un camp en Éthiopie et y reste quatre ans, avant que la situation ne se dégrade là aussi. Obligé de partir une nouvelle fois, il retourne dans un Soudan loin d’être apaisé. 

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"Je n’avais pas le choix si je voulais survivre"

"En 1991, tous les garçons ont été embrigadés dans des groupes armés, a-t-il expliqué au magazine Vice. Les gens pensent que j’avais le choix, mais je ne l’avais pas si je voulais survivre." Ger devient un de ces enfants-­soldats qui, à défaut d’aller à l’école, apprendront très vite à manier l’AK-47. À 14 ans, il acquiert sa propre arme à feu. C’est désormais un "adulte". Dès lors, sa "vie n’a plus du tout été la même".

Ce passé-là, Ger Duany préfère ne pas en parler. Le "garder à l’intérieur". Et ne le faire sortir que pour s’en inspirer au cinéma. Dans The Good Lie, il joue Jeremiah, un jeune réfugié soudanais qui débarque aux États-Unis pour y prendre un nouveau départ.

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Un exil que l’acteur a lui-même connu en 1994, tout comme plusieurs milliers d’autres lost boys. Sa seconde vie a d’abord rimé avec basket-ball avant qu’une blessure au genou n’enterre ses rêves de NBA. Mais très vite, le cinéma (dans J’adore Huckabees, en 2004) et surtout la mode lui ont ouvert leur porte, à son grand étonnement…

"Quand je vivais au Soudan, je ne me regardais jamais dans un miroir. Je n’en avais pas. On ne me faisait jamais de compliments sur mon apparence – ce genre de choses ne faisait pas partie de la culture. Alors qu’aux États-Unis, les gens me disaient "Tu es un bel homme !", et j’étais très surpris."

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