Algérie : Jund al-Khilafa, des « soldats » pas si inconnus

Qui sont les terroristes de Jund al-Khilafa, qui ont exécuté l’otage français Hervé Gourdel ? Leur chef, Abdelmalek Gouri, a fait allégeance à l’État islamique.

L’organisation Jund al-Khilafah a assassiné Hervé Gourdel. © GEORGES ROBERT / AFP

L’organisation Jund al-Khilafah a assassiné Hervé Gourdel. © GEORGES ROBERT / AFP

Publié le 1 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

L’exécution, le 23 septembre, du Français Hervé Gourdel, kidnappé l’avant-veille, a été revendiquée par Jund al-Khilafah ("les soldats du califat"). Créée par des dissidents d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), cette organisation a vu le jour une semaine auparavant, quand son dirigeant, Abdelmalek Gouri, alias Khaled Abou Slimane, a signé un communiqué faisant allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, autoproclamé calife de l’État islamique en Irak et au Levant (EI ou Daesh, son acronyme arabe).

Gouri est né en 1977 dans la bourgade de Si Mustapha (wilaya de Boumerdès). Dès l’âge de 20 ans, il est arrêté et condamné à cinq ans de prison pour soutien au terrorisme. Il bénéficiera en juillet 1999 d’une grâce amnistiante accordée aux jihadistes décidés à revenir dans le droit chemin dans le cadre de la Concorde civile. Il quitte alors l’Algérie pour le Liban et la vallée de la Bekaa, où il suit une formation militaire.

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Affrontements meurtriers entre l’armée libanaise et des groupes jihadistes

Ce séjour au pays du Cèdre lui inspirera le nom de son organisation. Jund, que l’on traduit par "soldats" ou "armée", ne fait pas partie de la sémantique jihadiste algérienne. La première organisation à avoir choisi d’inclure ce terme dans son nom est Jund Echam, un mouvement salafiste palestinien considéré par des spécialistes comme l’ancêtre de Daesh. Ce groupe takfiriste sort de l’anonymat lors des événements de Nahr al-Bared.

En mai 2007, ce camp de réfugiés palestiniens, au Nord-Liban, est le théâtre d’affrontements meurtriers entre l’armée libanaise et des groupes jihadistes. Selon un officier de l’antiterrorisme algérien, Abdelmalek Gouri faisait partie de la vingtaine d’Algériens qui ont participé à la bataille. Avec une dizaine de ses compatriotes, Gouri aurait survécu au siège du camp et serait parvenu à rallier Damas. En août 2007, de faux papiers lui permettent de regagner l’Algérie. Il rejoint alors les maquis d’Abdelmalek Droukdel et met son expertise au service de l’émir d’Aqmi, dont il devient l’un des chefs militaires.

Une trentaine d’hommes

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Mais la création de Daesh, en juin 2014, modifie les relations entre les deux hommes. Un mois plus tard, Gouri désapprouve le choix de Droukdel de renouveler son serment de fidélité à Ayman al-Zawahiri, numéro un d’Al-Qaïda, alors même que l’EI conquiert des territoires. Gouri prend alors ses distances et crée Jund al-Khilafah pour mieux se rapprocher de cette nouvelle organisation en plein essor. Il disposerait aujourd’hui d’un effectif estimé à une trentaine d’hommes, essentiellement des vétérans de Nahr al-Bared.

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