Maroc : la relève de l’Amazigh Power

Artistes, écrivains ou acteurs associatifs, ils incarnent une nouvelle génération de militants qui se battent pour que la composante berbère de l’identité nationale se traduise dans tous les domaines. Portraits.

Célébration du nouvel an du calendrier amazigh, le 12 janvier à Rabat. © Stringer/Reuters

Célébration du nouvel an du calendrier amazigh, le 12 janvier à Rabat. © Stringer/Reuters

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 17 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Pour les Amazighs du Maroc, le "Manifeste berbère", publié en 2000 par le héraut de la cause, Mohamed Chafik, est un peu leur Petit Livre rouge. On y parle d’identité berbère, de récupération des terres spoliées par le Makhzen (l’État), de désenclavement rural et de préservation du patrimoine culturel. Mais depuis la parution du Manifeste, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, notamment avec l’officialisation, en 2011, du tamazight dans la Constitution.

"On compte actuellement quelque mille associations berbères, alors qu’elles n’étaient qu’une quarantaine au début des années 1970", se félicite Meryem Demnati, membre de l’Observatoire amazigh pour les droits et les libertés (OADL). Cet élan associatif traduit une plus grande visibilité de la berbérité, mais la réhabilitation politique n’est pas pour autant terminée, tempère la militante.

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Depuis 2011, le gouvernement n’a en effet rien fait pour que l’officialisation de la langue se traduise dans les faits. La loi organique portant application de la nouvelle disposition constitutionnelle tarde à voir le jour, différant ainsi la généralisation de l’enseignement du tamazight dans les écoles et son introduction dans les administrations. Au point qu’une députée berbère, Fatima Tabaamrant, un brin provocatrice, en est arrivée, en 2012, à poser une question orale au gouvernement en tamazight.

>> Lire aussi notre dossier : l’Internationale Berbère

Aussitôt, des parlementaires lui ont demandé vertement de s’exprimer en arabe sous prétexte qu’ils ne comprennent pas le berbère. Un épisode révélateur de la prégnance des forces d’inertie. Au Maroc, toute évolution sociétale consignée par la loi suscite invariablement la même interrogation : les mentalités changent-elles le droit ou est-ce le droit qui change les mentalités ?

Leurs efforts couronnés de succès

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Des considérations dont ne s’embarrassent guère les militants amazighs, déterminés à prendre leur destin en main. Si les pionniers du mouvement – Ahmed Id Belkacem, Brahim Akhiate, Ahmed Assid… – ont concentré leurs efforts – finalement couronnés de succès – sur l’officialisation du tamazight, les plus jeunes se battent pour que la composante berbère de la marocanité se traduise dans tous les domaines.

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